Les méditations recommencent aujourd’hui et elles seront portées par une équipe de six personnes :
Michelle Arcand, épouse et mère de famille, artiste et accompagnatrice et enseignante dans l’Évangélisation des profondeurs
Pierre-Marie Cotte, époux et père de famille, accompagnateur au Pèlerin, professeur et superviseur dans le cadre du certificat en accompagnement spirituel
Gladys El Helou, épouse et mère de famille, infirmière, accompagnatrice au Pèlerin
Stéfan Thériault, époux et père de famille, directeur et professeur au Pèlerin
Laurence Vasseur, Missionnaire Serviteurs de l’Évangile, vivant en Corée du Sud, étudiante au certificat en accompagnement spirituel
Bénédicte You, Religieuse melkite de la congrégation Bénédictine de la Reine des Apôtres, vivant à Bethléem, professeure dans le cadre du certificat en accompagnement spirituel
Évangile du lundi 27 septembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand » Lc 9, 46-50
En ce temps-là, une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur, prit un enfant, le plaça à côté de lui et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, il m’accueille, moi. Et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. En effet, le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand. »
Jean, l’un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous. » Jésus lui répondit : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous. »
Méditation
Agissante Parole au cœur de nos vies : l’évangile de Luc se donne aujourd’hui comme l’expérience d’une Présence « passant par là où je suis », passant par là où tu es. (Frère Christophe, moine de Tibhirine)
Un premier mouvement: prends acte de ce qui t’habite.
Je prends place auprès des disciples entourant Jésus. Ils discutent « pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand » (v.46). Disciple de Jésus, je le suis aussi depuis longtemps.
La discussion n’est pas sans m’atteindre. J’ai si souvent cherché ma place, partagée entre la reconnaissance de ma personne, mon apport à l’Église et mon désir profond d’être une vivante fille bien-aimée du Père.
Bienheureuse mémoire ravivée par l’Esprit : non sur l’évènement de la mise à l’écart de ma personne en église locale, mais sur la douleur causée dans cet évènement. Mes yeux se sont fermés et j’ai consenti avec le temps à les laisser s’ouvrir par le Tout Autre en moi. J’ai marché en foulant au pied qui j’étais: idéalisation oppressante, exigence du toujours plus, séduction, recherche du piédestal.
Convoitez une place qui n’est pas sienne procède d’un refus de la condition humaine par la façon de détester la limite, la précarité et le manque. Je me souviens de Jésus au désert où le tentateur trouve échec dans sa tentative d’instiller, goutte à goutte, la haine de ses limites humaines. L’homme de Nazareth assume les limites de son humanité durant sa vie entière, Passion incluse. Il est le chemin de ma liberté.
Ma vulnérabilité s’est ouverte à nouveau pour laisser entrer le salut chez moi. Je poursuis ma route humblement et l’acceptation de ma différence est actuellement une terre féconde très loin des projecteurs.
Toi qui me lis, qu’est-ce qui occupe ton cœur? Connais-tu ton désir d’être reconnu, d’être le plus grand ? Est-ce que cela dénature ta condition d’enfant de Dieu?
Un deuxième mouvement: laisse-toi regarder par Christ Jésus.
« Jésus sachant quelle discussion occupait leur cœur, prit un enfant, le plaça à côté de lui et leur dit: « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, il m’accueille moi. Et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. En effet, le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand. » (v.47-48).
En entendant cette Parole, je m’approche de l’enfant, je m’assieds à côté de lui.
Silencieusement, je reste longuement en présence de l’enfant et de Christ Jésus.
Son regard pénètre le cœur. Sa bienfaisante lumière élargit l’horizon, délivre la psyché de l’inutile, aide à supporter le difficile et à retracer l’essentiel.
La présence de l’enfant au côté de Jésus, ce n’est pas enfantin. Il me ramène à ma condition d’enfant de Dieu: je me reçois du Père jour après jour.
Pour moi, Jésus est « mon aimante lumière ». Il verse en moi l’amour qui me fait sortir de cette espace où mon humanité s’égare parfois jusqu’à douter d’elle. Mon aimante lumière est attirante, elle alimente mon désir d’être femme aimante, libre et créative dans l’écoute de toutes humanités blessées.
Un troisième mouvement: garde ton cœur ouvert.
Quelle simplicité dans le cœur de Jean: il s’étonne que quelqu’un qui ne marche pas à la suite de Jésus puisse « expulser des démons » (v.49) et de plus, le faire en son nom. Jean est inquiet et se présente à Jésus avec un cœur qui veut apprendre et sa confiance envers le Maître est entière. Jésus connait ce cœur. Sa réponse apporte ouverture, prudence et sagesse: « Ne les empêche pas: qui n’est pas contre vous est pour vous». (v. 50)
Tant de fois dans mon quotidien de femme mariée et mère, le cœur de droiture de mon conjoint, bouddhiste d’appartenance spirituelle, m’a ouvert une page d’évangile par sa compassion. Et la Parole resurgissait au fond de moi : le Souffle vivant me mettant en contact avec le mouvement de Vie en moi et dans les autres.
Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)
« Ouvrir sans peur l’oreille du cœur.
Ce mouvement si simple et si beau
Donne à l’Esprit d’agir, en ma demeure. »
Texte de Michelle Arcand
(Dans la maison de Marie, CD Tu as ouvert un passage)
DROIT D’AUTEUR
La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.