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Le mouvement de l’Esprit – Méditation du lundi 28 avril 2025

No 218 – série 2024-2025

Évangile du lundi 28 avril 2e semaine de Pâques

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3, 1-8)

Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

Méditation – Le mouvement de l’Esprit

Je méditais ces derniers mots de l’Evangile d’aujourd’hui au moment où la nouvelle du décès du pape François est arrivée jusqu’en cette terre lointaine où je suis. Après la toute première émotion, cette Parole de Jésus a reçu tout à coup un tout autre écho dans mon coeur. “Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit.” N’est-ce pas une magnifique Parole qui “dit” ce qu’a été la vie du ‘pape des périphéries’ pour l’Eglise et pour le monde durant ses douze années de pontificat? Ou encore, la vie du pape François ne nous aide-t-elle pas à comprendre les paroles de Jésus qui semblent si hermétiques à Nicodème? “Ne sois pas étonné si je t’ai dit :il vous faut naître d’en haut.” Ce pape venu d’une terre lointaine, ce pape relativement âgé déjà lors de son élection – d’où venait-il, comment se laisserait-il guider par ce “vent qui souffle où il veut”- se demandait-on le soir du 13 mars 2013. Les premiers jours d’abord, puis les premières semaines, les mois et les années de son pontificat nous ont souvent fait découvrir avec surprise le mouvement de l’Esprit …

Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit.”

« Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » L’incroyable nouvelle de la résurrection, cher Nicodème, c’est précisément celle-là! Oui, une personne, toute personne peut naître à nouveau! La Vie ressuscitée est offerte à chacun, peu importe son âge! Cela aussi la vie de François l’a proclamé sur tous les continents où il a voyagé.

Un être humain ne peut évidemment pas “entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère” biologique. Cependant, ce qui a permis et permet à chacun d’entre nous de ‘renaître’ à la vie, de laisser peu à peu le souffle de l’Esprit nous traverser et initier son oeuvre de Pâques, n’est-il pas ce ‘sein maternel’? Il peut avoir le visage d’une personne concrète qui a incarné pour moi le ‘sein’ de ma nouvelle naissance. Il peut aussi être un groupe de paroles, une communauté de soeurs et de frères qui ont permis que ma vie soit accueillie telle qu’elle est avec ses blessures, ses noeuds, ses entraves à la Vie … Dans l’écoute profonde de ce ‘sein maternel’, ma vie a pu renaître à elle-même, laisser se déployer dans la confiance retrouvée la richesse qu’elle porte. Au Pèlerin, dans l’accompagnement, nous faisons tellement souvent cette expérience de renaissance.

Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit.”

La vie ressuscitée, c’est la vie traversée par le Souffle de l’Esprit, une vie qui se laisse porter par son mouvement incessant. Une existence qui assimile petit à petit la “vie d’en haut”, chaque fois plus profondément pour “qu’elle devienne le témoin crédible de l’espérance”. Ces mots de l’homélie[1] du pape François ont été lus lors de la veillée pascale, juste deux jours avant son retour auprès du Père. Les relire aujourd’hui, alors qu’il est déjà sur l’autre rive, prend encore davantage de sens. La vie de Pâques est si réelle, elle traverse le voile et nous ouvre à l’immensité du ciel.

Il nous disait: “la Veillée pascale nous rappelle que la lumière de la Résurrection éclaire le chemin pas à pas, fait irruption dans les ténèbres de l’histoire sans bruit, brille discrètement dans nos cœurs. Et à cette lumière correspond une foi humble, dépourvue de tout triomphalisme. La Pâque du Seigneur n’est pas un événement spectaculaire par lequel Dieu s’affirme et nous oblige à croire en Lui ; elle n’est pas un but que Jésus atteint par un chemin facile, en contournant le Calvaire ; nous ne pouvons pas non plus en faire l’expérience avec désinvolture et sans hésitation intérieure. Au contraire, la Résurrection est semblable à des germes de lumière qui font leur chemin petit à petit, sans faire de bruit, parfois encore menacés par la nuit et l’incrédulité.

Ce “style” de Dieu nous libère d’une religiosité abstraite, qui s’illusionne en pensant que la résurrection du Seigneur résout tout par magie. Loin de là : nous ne pouvons pas célébrer Pâques sans continuer à nous confronter aux nuits que nous portons dans nos cœurs et aux ombres de mort qui s’accumulent souvent sur le monde. Le Christ a vaincu le péché et détruit la mort mais, dans notre histoire terrestre, la puissance de sa Résurrection est encore en train de s’accomplir. Et cet accomplissement, comme un petit germe de lumière, nous est confié pour que nous le conservions et le fassions grandir.”

Et tel un testament pascal, il nous a laissé cette demande très claire – celui de toute sa vie au service de l’Eglise et du monde- : “Frères et sœurs, c’est l’appel que, surtout en cette année jubilaire, nous devons entendre fort en nous : faisons germer l’espérance de Pâques dans nos vies et dans le monde ! À tous et à chacun, apportons l’espérance de Pâques ! Faisons place à la lumière du Ressuscité !”

Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit.

Laurence Vasseur – vasseurlaurence@hotmail.com


[1] https://www.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2025/documents/20250419-omelia-veglia-pasquale.html




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