No 210 – série 2024-2025
Évangile du dimanche 20 avril – Dimanche de Pâques
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Méditation – En nous penchant vers l’intérieur…
Le Christ a été mis à mort : sa mise au tombeau en est la confirmation. Dans cette Parole de Dieu, où la victoire la plus grande et la plus décisive s’incarne, Jésus ne parle pas. C’est le tombeau vide qui porte le secret qui nous sauve.
La mort a les mains vides… elle n’a pas été capable de garder prisonnière cette Vie dont le « sans mesure de l’Amour » fait éclater le « dernier mot » que la mort se donne.
Dans cette victoire du Christ sur le mal et la mort, par son Amour, nous sommes placés au centre de l’événement.
À nous, dont l’évidence du mal et de la mort nous saute aux yeux…
À nous, dont l’amour toujours vivant que nous avons pour Jésus, nous pousse à nous rendre au tombeau, même au creux des ténèbres qui nous entourent…
À nous, invités à nous pencher vers l’intérieur sous la poussée de l’extériorité recherchée absente…
À nous qui, face à la pierre déplacée, reculons devant l’entrée du tombeau, fragiles à « engraisser » la mort : …en plus, son corps a été volé !
À nous qui partons en courant vers des frères et sœurs pour leur partager de ce qui nous trouble…
À nous, qui acceptons d’entrer dans le tombeau, faisant l’expérience du vide…
Vide… pour que nous cessions de réclamer à la mort ce qu’elle ne tient plus…
Vide… dans l’attente d’un Souffle inconnu, qui n’est pas le nôtre, mais qui s’est déjà manifesté en enlevant la pierre du tombeau…
Vide… comme une caisse de résonance pour la Vie nouvelle déjà en chemin, encore difficile à déchiffrer tant elle déroute nos convictions de mort.
Et se trouver dans ces mots de la Parole… Se surprendre d’y trouver refuge… d’y être reconnu…
Découvrir que cette Parole nous donne une place et qu’elle nous tend la main pour une issue inattendue, défiant nos doutes…
Sentir que le Vivant est déjà en train de nous accompagner dans notre déroute…
Laisser son silence amoureux dessiner une route au creuset de nos croix…
Avec nos pas encore engourdis de ténèbres, sentir qu’il nous faut sortir du tombeau… que sa Vie nous appelle ailleurs, vers un Large qui dépasse nos horizons…
Sentir confusément que cette absence au tombeau n’est pas indifférente à l’accomplissement de ce que Dieu écrit…
Sans comprendre, laisser naître de ce que nos yeux peuvent lire entre les lignes que notre foi d’hier ne s’était pas trompée… elle n’a qu’un pas plus grand à enjamber…
Dans l’amour qu’Il nous a toujours porté, rien n’est vraiment changé.
C’est Lui qui encore vient nous sauver !
C’est nous qu’Il vient ressusciter !
Joyeuses Pâques !
Paolo Maheux – maheux.paolo@gmail.com
DROIT D’AUTEUR
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