No 129 – série 2024-2025
Évangile du mercredi 29 janvier – 3ème semaine du temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Voici que le semeur sortit pour semer » (Mc 4, 1-20)
En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer de Galilée. Une foule très nombreuse se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit. Il était sur la mer, et toute la foule était près de la mer, sur le rivage.
Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et dans son enseignement il leur disait : « Écoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin ; les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé. Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n’avait pas beaucoup de terre ; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde ; et lorsque le soleil s’est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché. Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l’ont étouffé, et il n’a pas donné de fruit. Mais d’autres grains sont tombés dans la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent, pour un. » Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »
Quand il resta seul, ceux qui étaient autour de lui avec les Douze l’interrogeaient sur les paraboles. Il leur disait : « C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles. Et ainsi, comme dit le prophète : Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »
Il leur dit encore : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles ? Le semeur sème la Parole. Il y a ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée : quand ils l’entendent, Satan vient aussitôt et enlève la Parole semée en eux. Et de même, il y a ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux : ceux-là, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie ; mais ils n’ont pas en eux de racine, ce sont les gens d’un moment ; que vienne la détresse ou la persécution à cause de la Parole, ils trébuchent aussitôt. Et il y en a d’autres qui ont reçu la semence dans les ronces : ceux-ci entendent la Parole, mais les soucis du monde, la séduction de la richesse et toutes les autres convoitises les envahissent et étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent, pour un. »
Méditation – Comprendre la Parole
Loin de moi l’idée de commenter le contenu de cette parabole de l’Évangile et de chercher à y en donner un sens, car c’est une des rares fois où Jésus nous en offre la signification. Toutefois, on peut se poser la question sur le fait que Jésus utilisait beaucoup de paraboles lors de ses enseignements au sujet du Royaume de Dieu.
Comme on le constate, Jésus n’a jamais cherché à exclure certaines catégories de gens lors de ses enseignements. Bien au contraire, sa Parole était pour tous, autant pour ceux et celles qui la désiraient pour s’en nourrir que pour ceux et celles qui La voulaient par curiosité ou encore pour en chercher des motifs pour Le calomnier ou Le condamner.
Bien que Jésus désirait être compris par tous et toutes, Il savait très bien que même ses apôtres et ses disciples n’arrivaient pas à tout saisir de sa Parole et plus inquiétant encore, ils ne parvenaient pas à tout retenir le sens des nombreux enseignements de Jésus auxquels ils assistaient. Assurément, cela devait les interpeller, car c’étaient eux qui plus tard devaient transmettre la Parole. Comment nourrir à leur tour toute la foule de gens qui viendra à eux ?
Jésus les rassurait en leur disant qu’ils leur étaient donnés de comprendre le mystère du Royaume de Dieu, car ils voyaient quotidiennement une multitude d’actions que Jésus posait envers le peuple, révélant ainsi la nature de son Père. Pour les autres qui n’avaient pas cette chance, Il les enseignait à l’aide de paraboles révélant qui est Dieu à la mesure de l’ouverture de l’esprit de chacun.
En effet, les esprits ne sont pas tous préparés spirituellement pour entendre la Parole de Dieu et en comprendre tout le sens. Ainsi, il va de soi que Celle-ci ne peut pas toujours produire les fruits qu’Elle devrait engendrer. C’est sans doute pour cela que Jésus va rappeler la parole du prophète Isaïe à l’effet que beaucoup regardent sans voir et entendent sans rien comprendre, car ceux et celles qui y parviennent se repentent et se convertissent, c’est-à-dire se retournent vers Dieu pour être pardonnés d’avoir rompu leur relation avec Lui.
Si bien que les paraboles permettent de répondre au désir de ceux et celles qui recherchent la Parole pour en extraire la Vérité au sujet du monde où nous vivons, sur Dieu et sur le chemin pour aller vers Lui. En repoussant sans cesse les éléments qui font obstacle à l’accueil de la Parole, le dévoilement de la Vérité apparaîtra, car il est essentiel comme chrétien(ne) d’assimiler à notre mesure le mystère de Dieu et de sa création pour le transmettre à notre tour. Plus nous donnons la Parole, plus Dieu nous La donne en abondance.
Toutefois, il ne s’agit pas seulement d’entendre la Parole et de penser La comprendre, car nous savons que toute idée sur Dieu est souvent confuse puisque teintée de notre esprit humain. Il est bon de mettre en pratique l’enseignement de Jésus dans l’espérance qu’un jour nous serons dignes de Le voir face à face. (1Co 13, 12)
Bien que nous soyons fils et filles de Dieu, faits à sa ressemblance et créés à son image, on réalise au cours de notre cheminement que nous nous sommes construits nous-mêmes en oubliant de nous référer à l’Esprit de Dieu en nous, Le seul qui puisse nous révéler son mystère. C’est souvent après un long cheminement que l’on parvient à poser librement des gestes d’amour sans avoir à y penser. C’est alors que l’on peut dire comme l’apôtre Paul : « Ce n’est plus moi qui vis. C’est le Christ qui vit en moi. » (Galates 2, 20) C’est la confirmation que la Parole du Christ s’est enracinée en nous.
C’est à vous qu’est donné le mystère du Royaume de Dieu. Devenons un pur miroir pour que ceux et celles qui nous regardent, voient en nous le reflet de Dieu. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »
Martial Brassard – martial_brassard@hotmail.com
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