La Joie ! – Méditation du samedi 11 janvier 2025

No 111 – série 2024-2025

Évangile du samedi 11 janvier Samedi après l’Épiphanie

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« L’ami de l’époux est tout joyeux d’entendre la voix de l’époux » (Jn 3, 22-30)

En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. »

Méditation – La Joie !

Je suis toujours intéressé au cheminement spirituel des gens pour être témoin avec quelle tendresse et sagesse Dieu les guide. L’Évangile d’aujourd’hui est formidable pour nous faire entrer dans l’intériorité de celui que Jésus a qualifié de « plus qu’un prophète » (Mt 11, 9), car « il n’en a pas surgi de plus grand que Jean le Baptiste » (Mt 11, 11).

D’abord, les paroles de Jean-Baptiste nous conduisent avec humilité à l’origine de son appel : « un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel ». Aucune mission confiée ne vient de nous mais elle nous est donnée du ciel, comme une participation à celle du Fils. Ce Dieu qui appelle, dès le sein maternel, a rejoint Jean quand Marie a visité sa cousine Elisabeth et que l’enfant qu’il était a « tressailli dans son sein ». 

Quelle prise de conscience extraordinaire de réaliser que, dès le ventre de notre mère, nous sommes appelés, comme Jean, à entendre « la voix de l’époux ». Celui qui est la Parole et qui était dans le ventre de Marie a « parlé » de Présence à présence à Jean. Cette première écoute de la Parole, celle fondatrice de tout être, ne sera jamais oubliée par Jean. Toute sa vie sera ordonnée vers Elle. Toute sa vie sera tendue vers Elle. Toute sa vie sera en soif d’Elle. 

Et aujourd’hui, il nous appelle, nous aussi, à vivre dans cette tension vers la Parole et, comme le texte nous dit, à simplement « se tenir là ».  « Se tenir là » en la Parole. « Se tenir là » où chaque jour Elle nous appelle. « Se tenir là », avec Elle, dans le sein du Père où de toute éternité le Père lui donne naissance.

En fait, ce lieu est celui-là même où notre vie est saisie dans la mission du Fils. Un lieu que nous ne pouvons fuir sans nous perdre nous-mêmes, car « là » tout nous est donné et, en ce don, « notre joie… est parfaite ».

N’avez-vous pas pensé comme moi que Jean semblait aride comme le désert où sa prédication de conversion prenait place ?  J’oserais même dire de penser qu’il est un être sans grande joie mais presque uniquement souffrant.  Mais, dans le texte d’aujourd’hui, il nous est révélé que sa « joie était parfaite ».  C’est cette joie d’être l’ami de l’époux qui a été le moteur de toute sa mission. Il n’était pas un homme malheureux mais un homme profondément joyeux. Son appel à la conversion n’était point tristesse mais appel à entrer chacun.e dans la joie de l’époux. Il connaissait si bien cette joie de vivre en présence de l’époux et de vivre à partir de la Parole, qu’il désirait que tous, par la conversion, goûte ce trésor caché en chacun.e de nous.

C’est là aussi notre appel de découvrir que notre joie est au lieu de notre envoi, de notre mission; seul lieu de la Parole et de la joie.  Nous ne pouvons alors que désirer cette conversion et la porter au monde, car là est le réel bonheur. Nous ne craignons pas alors de diminuer pour que la Parole grandisse ou croisse en nous. Car nous comprenons alors que la diminution n’est pas celle d’un mal qui nous efface mais celle d’un Dieu qui nous fait naître en Lui. Plus nous diminuons, plus Dieu croît et plus notre être se voit empli de la démesure de Dieu. Nous sommes loin de ces humains qui veulent se surdimensionner par eux-mêmes, comme la grenouille de la fable de Lafontaine, mais nous nous laissons appelés par ce Dieu qui veut nous rendre semblable à Lui.

Quel appel extraordinaire est fait à chacun.e « d’entrer dans la joie de ton seigneur » (Mat 25, 23), en ce lieu de la Parole et de la joie, en ce lieu de la conversion en Dieu de notre chair !

Stéfan Thériault – stheriault@lepelerin.org



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