No 100 – série 2024-2025
Évangile du mardi 17 décembre – 3ème Semaine de l’Avent
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Jésus, fils de David, fils d’Abraham » (Mt 1, 1-17)
Généalogie de Jésus, Christ, fils de David, fils d’Abraham.
Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David.
David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone.
Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.
Veuillez noter que l’équipe des méditations prendra une pause pour le temps des fêtes. La dernière méditation de 2024 sera pour le dimanche 22 décembre et nous serons de retour le lundi 6 janvier 2025. Nous vous remercions de nous avoir lu et avons hâte de vous retrouver en janvier ! Joyeux Noël et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent.
Méditation – Quelle brèche tu as ouverte !
Que fêtons-nous à Noël ? Comment le Christ nous sauve-t-il ? Avec cette généalogie du Christ, tout un peuple se dresse sous nos yeux. Nous lisons le nom de ces hommes, nous imaginons leur femme. Glissons-nous dans cette foule pour regarder le visage de Tamar (Gn 38). Tamar rend possible l’inscription du Christ dans cette généalogie humaine et au bout du compte notre salut. Méditons la vie compliquée de Tamar comme miroir de la grâce divine qui fait avec nos vies brisées. Le Christ ne sauve pas en rabotant nos vies pour équarrir une planche bien conforme, Il sauve en élevant par son amour : « Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. » (Is 42,3). Que nous apprend Tamar, cette femme brisée ? Naître est une chance. Vivre accomplit une promesse de bénédiction.
Juda, le fils de Jacob, donne son premier fils Er à marier à Tamar. Er meurt et Tamar reste sans enfant. Juda ordonne à son deuxième fils Onane de se marier à Tamar pour susciter à son frère une descendance, selon la loi du Lévirat (Dt 25,5-10). Dans une société patriarcale, la loi du Lévirat protège la veuve en lui accordant un statut social et permet à l’homme mort sans enfant d’avoir une descendance par le biais de son frère qui épouse la veuve. Le deuxième fils, Onane meurt à son tour sans avoir d’enfant. Juda promet en mariage son dernier fils Shéla à Tamar qu’il renvoie chez son père en attendant qu’il grandisse. Mais, après les morts de ses deux premiers fils, Juda ne donne pas Shéla en mariage de peur qu’il ne succombe à son tour auprès de Tamar. « Tamar s’en alla donc habiter dans la maison de son père. » (Genèse 38,11). Cachée dans la maison de son père, la vie de Tamar est une mise en tombe avant la mort.
Mais Tamar inverse son destin qui n’était que d’attendre la mort. Sans pouvoir et sans richesse, elle n’a pas le droit à la parole. Tamar utilise ce qu’elle a : son corps. Tamar met en place une ruse, qui est le moyen de ceux qui n’ont pas de pouvoir. À la période de la tonte des moutons (qui occasionnait des rituels de fertilité et qui était un moment où l’on faisait le bilan de son année), Tamar apprend la venue de Juda. Tamar se rend à un carrefour où devait passer son beau-père Juda. Consciente que Juda a manqué à sa promesse, Tamar est lucide : « elle voyait bien que Shéla avait grandi et qu’elle ne lui était toujours pas donnée pour femme. » (Gn 38,14). Au bord du chemin, Tamar propose à son beau-père Juda une prestation sexuelle : « Juda l’aperçut et la prit pour une prostituée, puisqu’elle avait couvert son visage. » (Gn 38,15).
Tamar n’a aucun droit à faire ce qu’elle fait, cette femme se met hors cadre social. Puis, Juda reçoit des nouvelles de sa belle-fille : « trois mois plus tard, on informa Juda : « Ta bru Tamar s’est prostituée et voilà même qu’elle est enceinte ! » » (Gn 38,24). Expulsée de la maison de ses maris, Tamar n’a pas de chez elle. Juda ne se souvient que Tamar est vivante que pour la bannir du clan : « Juda déclara : « Qu’on la jette dehors et qu’on la brûle ! » » (Gn 38,24). Tamar est assimilée au bois mort que l’on jette au feu.
Pour faire réussir sa ruse, Tamar utilise alors les objets qu’elle avait reçus de Juda. En effet, avant d’envoyer un chevreau comme paiement de la prostitution, Juda avait laissé trois objets en gage : un sceau à cacheter, un cordon, un bâton qui sont comme les pièces d’identité de Juda. En montrant ces objets, Tamar révèle à son beau-père qui est le père de son enfant : « Tandis qu’on la jetait dehors, elle envoya dire à son beau-père : « C’est de l’homme à qui appartiennent ces objets que je suis enceinte. » » (Gn 38,25)
Juda a alors une réaction inattendue. Il reconnaît l’enfant, son manquement à la loi et confesse la justice de Tamar : « Juda les reconnut et dit : « Elle est plus juste que moi car, de fait, je ne l’ai pas donnée à mon fils Shéla. » » (Gn 38,26). Tamar appelée « prostituée » (v.15) est désormais nommée « juste » (v.26) ! La justice de Tamar passe par la ruse, par la défense de son droit, par l’audace d’une action où elle risque tout. « Peut-on attendre quelque chose d’une femme qui se poste au carrefour pour coucher avec son beau-père ? », diront certains… Et pourtant… Tamar apporte la vie. Tamar lutte pour la transmission de la vie qui ouvre un futur. Finalement, Tamar, en permettant à Juda d’avoir une descendance, participe à la promesse que Dieu fait à Abraham. Juda, déjà âgé et sans descendance, la promesse de Dieu à Abraham se trouvait dans l’impasse. La volonté de Dieu n’est pas un programme pré-fabriqué qui s’impose de force aux humains. La promesse de vie de Dieu tâtonne et passe par les moyens courbes. Par sa ruse, Tamar taille une brèche dans le mur du destin. Tamar donne naissance à Pérès, (Pharès, dans la généalogie de Matthieu). « La sage-femme dit : « Quelle brèche tu as ouverte ! » Et on l’appela Pérès (c’est-à-dire : Brèche) » (Gn 38,29). Pérès est celui qui fait brèche, il ouvre l’avenir. Dieu travaille et passe avec tout ça.
Viens, Seigneur Jésus, dans nos vies brisées !
Vincent REIFFSTECK – vincent.reiffsteck@wanadoo.fr
DROIT D’AUTEUR
La méditation peut être partagée à toutes et à tous, en tout ou en partie, mais le nom de l’auteur et l’indication du centre le Pèlerin avec l’adresse du site (www.lepelerin.org) doivent être inscrits, car les droits d’auteur demeurent. Merci de votre compréhension.