Le regard du plus petit, le regard du ressuscité – Méditation du jeudi 12 décembre 2024

No 95 – série 2024-2025

Évangile du jeudi 12 décembre – 2e semaine de l’Avent

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste » Matthieu (11, 11-15)

En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

Veuillez noter que l’équipe des méditations prendra une pause pour le temps des fêtes. La dernière méditation de 2024 sera pour le dimanche 22 décembre et nous serons de retour le lundi 6 janvier 2025. Nous vous remercions de nous avoir lu et avons hâte de vous retrouver en janvier ! Joyeux Noël et que Dieu vous accompagne ! Alice (celle qui prête sa voix aux méditations), Barbara, Dany, Halyna, Laurence, Marie-Emmanuel, Martial, Michel, Paolo, Stéfan et Vincent.

Méditation – Le regard du plus petit, le regard du ressuscité

Jean le Baptiseur, celui qui crie du fond de nos déserts et qui annonce l’Amour et son règne. Grand prophète parmi les prophètes sur terre mais plus petit que le plus petit dans le Royaume dira l’évangéliste. Ainsi le Christ nous enseigne sur l’Esprit-enfant qui annonce et transfigure autant ce monde déchiré que les cieux violentés. En cette période qui annonce la naissance d’un salut baigné de la fragilité de l’enfance, nous célébrerons ensemble comme les enfants du Père. Comme les enfants du Père, nous sommes entrés, par Grand matin, dans un regard qui déterre la source de vie là où il n’y avait qu’un dépotoir de désespoirs savamment soignés. Comme les enfants du Père, nous célébrerons ce regard d’innocence reçu en cadeau en fixant la crèche, se rappelant que ce regard à l’innocence entêtée ne correspond pas à la réalité objective qui nous abreuve en nous desséchant.

Ce regard qui, il y a un temps encore, se réjouissait que les nuages aient un nom, contemplait l’infini dans les yeux d’un nourrisson, reflétait un horizon qui nous échappait avec joie. En cet Avent obscurci, aux arômes de fin d’un monde, souvenons-nous de la plus puissante énergie de transformation qui soit, notre regard. L’Amour fut annoncé, le Christ nous a sauvés, l’Esprit-enfance est révélé, nous avons déjà la vision des ressuscités. Regard humain qui considère l’autre vivant par l’exigence et la contrition, par le mérite, l’illusion et la maturité efficace. Regard de ressuscité qui vivifie l’autre par l’humilité et la miséricorde, par la faculté de faire surgir ce qu’il désire contempler comme nous le chuchotera le père Girard (Mes larmes d’éternité, 1995, p. 93). Le plus petit des petits le sait par sa grandeur, le pardon de Dieu est déposé dans le nôtre comme un enfant couronné et étincelant s’agitant dans nos crèches et dans nos cœurs. Ce regard de ressuscité, celui de l’Amour annoncé, est l’agir au sein de notre impuissance. Le Père Girard ajoute :

« Notre impuissance à changer le panorama nous oblige à convertir notre regard, et c’est de là que vient le salut. Il ne s’agit plus alors d’évangéliser les personnes : nous sommes mis dans l’obligation « d’évangéliser les situations » elles-mêmes. C’est l’impasse qui nous oblige à déboucher en d’autres espaces. Depuis que l’Infini a pris chair parmi nous, notre mission consiste à faire surgir la fraîcheur d’une naissance à partir des situations les plus désespérées. C’est là le propre de l’agir chrétien. (p. 90) » 

Du désert des appelés à la crèche des sauvés, le regard d’amour de Dieu sur nous, au fond de nous, ne s’est jamais détourné, nous glorifiant sans cesse dans une miséricorde imméritée. Fixant la crèche au côté des petits et derrière le baptiste, redressons-nous et regardons-nous car nous sommes bien d’accord avec le Père Girard. Sans doute, est-ce même dans nos yeux que l’enfant-Dieu attend de surprendre l’existence de sa propre lumière.

Barbara Martel – bmartel@lepelerin.org




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