No 75 – série 2024-2025
Évangile du vendredi 22 novembre – 33e semaine du Temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« De la maison de Dieu, vous avez fait une caverne de bandits » (Lc 19, 45-48)
En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait : « Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.
Méditation – Une maison d’inclusion
En commençant cette méditation, nous pouvons prendre quelques secondes pour nous déposer et pour entrer en nous-mêmes (court silence). Prenons le temps de recomposer dans notre esprit la scène de l’évangile de Marc que l’on vient d’écouter et son contexte (silence). N’hésitons pas à laisser notre imagination nous situer au beau milieu de la foule des gens qui suivent Jésus (silence… ). Des gens qui, sans trop le connaitre, avaient entendu parler de lui et se sentaient touchés tant par son message que par sa personne. Et quelle ne fut pas la joie qui les avait saisis lorsqu’ils le virent entrer dans la Ville Sainte, humblement assis sur le dos d’un âne! Rien à voir avec les puissants qui investissaient la ville, montés sur un cheval blanc. Déjà, l’authenticité de Jésus ne mentait pas. C’est bien à eux qu’il venait s’adresser : gens pauvres et sans pouvoir, ils sentirent immédiatement que le Royaume qu’il annonçait, les incluait. Je prends le temps d’être témoin de cet enthousiasme (silence).
Et, au milieu des acclamations, je suis les pas de Jésus qui se dirige directement vers le Temple, le haut lieu d’Israël. (silence) Je m’imagine cet édifice majestueux qui domine la ville et qui est entouré d’une grande agitation. Ayons à l’esprit que l’action de Jésus, ici, est hautement symbolique. Son entrée au Temple fait écho à celle des générations de prophètes qui jadis y étaient venus haranguer les autorités civiles et religieuses pour exiger des réformes. Mais quel changement exigera ce nouveau prophète, se demandent les foules qui se sentent portées par Lui ?
La réponse leur viendra sans tarder, à peine Jésus pénétrera-t-il dans le premier portique, celui qu’on appelle le Parvis des païens. Accessible à tous, cet espace de la périphérie extérieure du Temple était occupé par les vendeurs et les changeurs. Il faut s’imaginer le Temple de Jérusalem comme étant constitué d’une série d’espaces concentriques successifs menant, en son cœur, au précieux Saint des saints. Le Parvis des païens est le premier obstacle à franchir. C’est là, qu’en négociant des animaux pour les sacrifices ou qu’en troquant de la monnaie, on s’achète la pureté qui permettra d’accéder aux parvis suivants. Les autorités, qui détiennent à la fois le pouvoir politique, économique et religieux, profitent grassement de ce système de barrières et en contrôlent les accès tels des douaniers retors.
Or, ce sont précisément ces pouvoirs discriminateurs qui déclenchent la colère de Jésus. Le Royaume qu’il proclame ne souffre d’aucune exclusion. Là est le cœur de son message. À ces gens simples, tout comme à nous-mêmes aujourd’hui, il annonce que Dieu ne s’embarrasse pas de pareils stratagèmes. C’est un Dieu qui les écoute et à qui ils peuvent s’adresser directement par la prière, dans l’intimité de leur cœur. En fait, les témoins de Jésus découvrent que le vrai Temple, la véritable « maison de prière » est située à l’intérieur de chacune et de chacun.
En terminant cette méditation, j’entre de nouveau en moi-même. (silence) Je contemple mon espace intérieur, mon Saint des saints. Comment l’ai-je aménagé, cette « maison de prière » qui est la mienne, mon lieu de rencontre intime avec Dieu ? Y a-t-il des barrières qui l’embourbent, des marchands qui s’y agitent? Je prends conscience de l’atmosphère qui y règne? Quelles sont les brouhahas qu’on y entend? Rumeurs surgissant de ma propre histoire ou tensions provenant de l’époque troublée dans laquelle nous vivons? (silence) Sans jamais me condamner, dans un regard de bienveillance envers moi-même, je prends conscience de leur présence. Puis, je pose les yeux sur ce Dieu qui ne m’exclura jamais de son amour. Ce Dieu présent par les lumières qui brillent aussi dans mon temple intérieur, par les aspirations qu’il y a déposées et par les désirs profonds grâce auxquels il mobilise le meilleur de l’unique personne que je suis.
Michel Rondeau – mikeround62@gmail.com
DROIT D’AUTEUR
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