La parabole des talents – Méditation du mercredi 20 novembre 2024

No 73 – série 2024-2025

Évangile du mercredi 20 novembre 33e semaine du Temps ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? » (Lc 19, 11-28)

En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.” Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.”
Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté. Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.” Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.” Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.” À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.” Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge. En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.” Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ; alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.” Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.” On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus ! – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” »
Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

Méditation – La parabole des talents

De nos jours, nous utilisons le terme talent pour désigner chez une personne ses potentialités humaines qui la caractérisent aux yeux des autres. Ainsi, nous pouvons relever chez certain(e)s d’entre nous un talent particulier pour la musique, l’écriture, la peinture, la gestion d’entreprise, la bosse des mathématiques, des langues ou encore de la science, et bien d’autres.

Dans la parabole des talents, Jésus s’adresse aux gens du peuple en les informant qu’il y a des personnes choisies par Dieu pour porter des dons et/ou charismes très spéciaux pour la communauté. Ces dons sont attribués, ou plutôt donnés par Dieu pour le service aux autres et la construction du Royaume. Dans un de ses écrits, l’Apôtre Paul va les classer en fonction des besoins de la communauté. (1 Co 12, v 27-28)

Au début du texte de cet évangile, Jésus fait une mise en garde aux gens de Jérusalem. Il les instruit à l’effet que le Royaume de Dieu n’est pas quelque chose de l’ordre de l’instantané ou du tout fait. Bien au contraire, c’est un Royaume qui est à construire et qu’ils doivent tous participer à sa création. Pour ce faire, Dieu accorde à tous ceux et celles qui le désirent des dons pour l’accomplissement de cette tâche, en fonction de la capacité et les habilités de chacun(e).

On n’a qu’à penser à des dons comme l’écoute, la compassion, la consolation, la gratitude, la parole, l’accueil, l’accompagnement, sans oublier les dons de l’Esprit qui sont : la sagesse, la connaissance de Dieu, le discernement des esprits, la force, la science du monde, la piété et le respect de la grandeur de Dieu.

À l’époque de Jésus, certaines personnes avaient aussi le don de pouvoir faire des guérisons ou des délivrances, le don de pouvoir faire des miracles, de prophétiser, le don des langues et de leur interprétation, etc.. Bien entendu, il y a les grands dons de l’Esprit Saint qui sont : la foi, l’espérance et l’amour.

Toutefois, le plus grand don est la grâce, et cette grâce c’est Dieu Lui-même qui se donne à chacun(e) de nous par son Fils Jésus Christ.

Comme dans la parabole, il semble qu’un bon nombre de personnes ne savent pas faire partie de l’aventure et elles cherchent à tout mettre en œuvre pour que le projet de la construction du Royaume échoue et que le Christ ne puisse pas régner. Heureusement, malgré cela, par leur effort et leur travail, certains réussissent à faire fructifier leurs dons.

D’autres, tout en acceptant de relever le défi, laissent leurs dons s’atrophier en les cachant ou les niant aux gens de la communauté qui pourraient en bénéficier. Sans doute à cause d’une certaine négligence, un manque de confiance en soi et en Dieu, une sous-estime de soi, une peur du jugement des autres, et bien d’autres raisons. Ils ne veulent pas ou ne peuvent pas prendre le risque de la venue d’un monde de justice et de paix.

En Dieu, nous recevons tous des dons et des charismes et nous sommes invités à les faire croître pour une vie en abondance. Est-ce que nous avons le désir de porter une certaine forme de fécondité pour soi et pour les autres ? Pour nous, la vie est-elle un dû ou un don ?

Dans la parabole, Jésus laisse entendre que nous risquons de perdre jusqu’au désir de vivre si nous négligeons nos dons. En effet, sans engagement de notre part à participer à ce Nouveau monde, la présence de Dieu peut disparaître de notre vie. Or, très vite, nous réaliserons que tout ce que nous avions et qui donnait un sens à notre vie, n’est plus.

Ne cessons pas de rendre grâce et de remercier notre Seigneur pour tout ce qu’Il nous donne et toutes les opportunités qui s’offrent à nous de porter du fruit. Gardons à l’esprit que tout ce que nous faisons pour le Royaume, aussi minime soit-il, augmentera l’ampleur de notre don. Demandons au Seigneur de nous rendre sensibles et de nous éveiller aux dons que nous portons.

Martial Brassard – martial_brassard@hotmail.com




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