No 41 – série 2024-2025
Évangile du Titre – Méditation du samedi 19 octobre 2024 – 28e semaine du Temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« L’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire » Luc (12, 8-12)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié à son tour en face des anges de Dieu. Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. »
Méditation
Avec la routine des jours, nous oublions souvent dans quel mystère incroyable nous vivons et nous mouvons. Le texte d’aujourd’hui nous y ramène et nous le présente à sa façon de manière nouvelle, à savoir que le réel de nos jours se passent en Dieu, en la Trinité. Tous les jours, nous marchons en la terre du Vivant, en son Amour trinitaire. Et nous oublions trop souvent et trop facilement que nos choix, nos actions, nos paroles, etc. ont un écho au Ciel. N’est-ce pas ce que nous affirmons en priant le Notre Père, que « ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » !
L’évangéliste Luc nous le rappelle au début de ce texte : « Je vous le dis : Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié à son tour en face des anges de Dieu ». Il nous questionne ainsi : Est-ce que votre vie est une déclaration pour le Fils ou en est-elle un continuel reniement ?
D’entrée de jeu, il nous est ainsi rappelé que tout notre quotidien porte enjeux d’éternité. Il est fini ce temps d’un Dieu lointain ou d’une vie humaine hors Ciel : tout ce que nous vivons est toujours en lien avec cette Présence qui marche et vit avec nous. Dans cette société de loisirs, de divertissements, pour ne pas dire, d’oublis, nous en venons à nier sa Présence et nous la rendons complètement insignifiante. Nous oublions au final qu’un verre d’eau tendu avec amour est un chant de glorification qui rejoint le Ciel et où le Fils, devant les anges, glorifie Lui-même l’homme ou la femme qui a posé ce geste. Car tout simplement l’Amour est Dieu ! Et tout expression d’Amour sur la terre est une déclaration sur Dieu.
Ce Fils, qui a uni en Lui la Divinité et notre humanité, transformant notre existence en son « Pain de Vie », s’est fait notre nourriture et nous a donné l’insigne honneur d’être sa nourriture et celle du Père dans l’Esprit. Par cette union, Il est venu nous sauver mais Il a tôt su en s’incarnant la duplicité de notre cœur, si bien que, dès le départ, Il avait pardonné « quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme ». Lui, la Parole a accepté que nous le bafouions par nos paroles mensongères, mieux encore Il a pris sur Lui toutes nos fausses paroles pour les féconder de la Sienne.
Mais Il est une chose qui ne peut être pardonné, et il nous en avertit aujourd’hui, soit « quelqu’un (qui) blasphème contre l’Esprit Saint ». Car l’Esprit est notre avocat : « Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. »
L’Esprit est l’espérance vivante de Dieu en nous. Il est l’Amour du Père et du Fils qui se glisse en nous même si nous haïssons. Il est la Vérité qui cherche son chemin en nous au cœur de nos mensonges. Il est la Vie qui gémit au sein de nos morts. Il est le don inlassable du Père et du Fils. Nous pouvons dire que Dieu est mort, refuser au Fils d’être Fils de Dieu et Sauveur, nier que Dieu existe ou qu’Il est une invention de la part d’être faibles, mais qu’arrive-t-il si le blasphème va jusqu’à maudire l’Amour, la Vérité, la Vie… tout ce qui appartient à l’Esprit et qui nous fait humain au final. Car c’est le souffle d’un Autre qui non seulement nous fait un vivant mais nous rend réellement humain. L’humain sans ce Souffle sacré se déshumanise ou se désacralise. Il devient un étranger du Ciel. Il fait taire non seulement le chant d’humanité du Fils devant les anges au Ciel, mais l’Esprit qui est le trait d’union entre le Ciel et la terre cesse d’être notre avocat.
L’Esprit est la Personne-don dans la Trinité, car Don du Père et du Fils et donc, source de tout « par don ». L’Évangile d’aujourd’hui est un cri du Ciel en ce monde afin de nous rappeler que notre vie n’est que « par don », que ce monde et notre existence individuelle sont nés de ce « par don ». Ne blasphémons pas notre vie et celle des autres en leur refusant l’Amour, la Vérité, la Vie, la Tendresse… de l’Esprit, lesquels sont les chemins nécessaires à notre humanité ! Redonnons à l’Esprit de vivre, de nouveau, « par don » en nous pour que Ciel et terre deviennent un même chant ! Chaque parole, chaque geste, chaque action… est une goutte de « par don » qui ensemence le Ciel et la terre !
Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)
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