Le grand amour et la grande souffrance de Dieu – Méditation du vendredi 4 octobre 2024

No 26 – série 2024-2025

Évangile du vendredi 4 octobre 26e semaine du Temps ordinaire

Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » Luc (10, 13-16)

En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre. D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras !
Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »

Méditation – Le grand amour et la grande souffrance de Dieu

C’est assez rare d’entendre dans les Évangiles les paroles si dures de Jésus. Lui qui est « doux et humble de cœur » (cf. Mt 27-29) et qui a pour mission de porter le salut au monde, de donner la vie à ceux qui croix en Lui (J 6,47), fait recours à ce langage dur en tant que moyen de la pédagogie divine, inspirée par l’amour, pour secouer les consciences de personnes. L’attitude de Jésus est loin de celle des parents qui, ayant des problèmes avec leurs enfants, invoquent souvent l’image d’un Dieu punisseur pour obliger leurs enfants à se comporter correctement. D’ailleurs quelle fausse image de Dieu transmettent-ils à leurs enfants en même temps (souvent inconsciemment)! 

Les paroles de Jésus sont adressées aux habitants des villes de de Corazine, Bethsaïda et Capharnaüm. Ce sont les lieux où Jésus plus qu’ailleurs enseignait la Bonne Nouvelle et où il a accompli de plusieurs miracles en manifestant sa puissance divine. Malgré cela, les habitants de ces villes ont resté aveugles et sourds à la présence de Dieu qui était parmi eux dans le signe le plus parlant de son amour, celui de son Fils incarné.

Ces mêmes paroles sont adressées à nous aujourd’hui pour nous sensibiliser sur la présence et les signes de Dieu dans nos vies. Dans l’histoire de notre relation avec Dieu, il y a toujours un moment crucial : la réponse que nous donnons à Dieu qui se révèle. Dans le pouvoir de notre liberté, il y a l’accueil ou le rejet de la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus et ses disciples. Malheureusement, on peut aussi laisser Dieu passer à côté de nous et ne pas se laisser toucher par son amour.

Derrière cette exclamation de Jésus « Malheureuse est-tu.. » nous pouvons entendre aussi un cri de deuil et de lamentation. C’est la douleur de Dieu, la douleur de l’amour non accueilli. Dieu aime infiniment et c’est pour cette raison que le rejet de l’homme lui fait souffrir infiniment. La croix du Christ est la manifestation d’un grand amour et d’une grande souffrance. Dieu souffre aussi parce qu’il nous voit souffrir à cause de notre mal.  Le choix de ne pas s’ouvrir à Dieu et à son amour, c’est le choix au détriment de l’être humain qui était créé à l’image et ressemblance de Dieu et qui pour vivre pleinement a besoin de se nourrir de la source de la vie et de l’amour divine.

A partir de là, nous pouvons comprendre le drame de la liberté humaine, mais aussi l’énorme responsabilité du rejet du salut offert par Dieu. Mais plus encore, le jugement du refus et le mal qui en découle ne retombent pas sur nous, mais sur Celui qui continue à aimer et à s’offrir, ne se laissant pas conditionner par notre refus et la dureté de nos cœurs. Comme dit le prophète Isaïe : « c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui » (Is 53,5).

Le but de toute parole de Dieu à l’homme n’est pas la condamnation, mais la conversion. La conversion du cœur est nécessaire pour accomplir la mission du disciple qui est aussi notre mission écoulant de notre baptême. « Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ». L’annonce du royaume de Dieu est la forme la plus élevée du témoignage chrétien, parce qu’elle nous associe à la passion du Christ : elle nous expose avec Lui, envoyés pour témoigner de l’amour du Père, au rejet, à la persécution et à la croix.

L’histoire de l’Église connaît de nombreux saints qui ont ressenti l’amour de Dieu avec une telle force qu’ils ont voulu ressentir tout autant la souffrance de Dieu. C’est le cas de saint François d’Assise qui, avant d’obtenir le don des stigmates, a prié comme suit: « O Seigneur Jésus-Christ, disait-il, accorde-moi deux grâces avant que je meure. Autant que cela est possible, que dans mon âme et aussi dans mon corps, je puisse éprouver les souffrances que Toi, Tu as dû subir dans Ta cruelle Passion, et ressentir cet amour démesuré qui T’a conduit, Toi, le Fils de Dieu, à souffrir tant de peines pour nous, misérables pécheurs! »*.

Halyna Kryshtal – hkryshtal@lepelerin.org

*https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Jaud_Saints/calendrier/Vies_des_Saints/09-17.htm

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