No 19 – série 2024-2025
Évangile du Vendredi 27 septembre – 25e semaine du Temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Tu es le Christ, le Messie de Dieu. – Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup » Lc 9, 18-22
En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »
Méditation – Découvrir sa propre identité
Dans le passage de l’évangile de Luc sur lequel nous méditons aujourd’hui, Jésus soulève la question fondamentale de sa propre identité. Ce « qui suis-je ? » qu’il lance d’abord au petit groupe de ses disciples, traversera toutes les générations humaines d’un écho qui parviendra jusqu’à nous et qui nous interpelle encore.
(visualisation) Prenons d’abord le temps de contempler la scène. Prenons le temps de visualiser le lieu… le petit groupe réuni autour de Jésus… (temps d’arrêt). Nous pouvons aussi nous imaginer comme étant présent.e parmi eux…
Ayons à l’esprit que l’épisode a lieu alors que Jésus venait tout juste de sortir d’un bain de foule. L’évangéliste avait pris la peine de préciser qu’il s’agissait d’une foule de 5000 personnes! À ces gens venus de partout, Jésus avait parlé du Royaume de Dieu, il avait procédé à des guérisons et avait accompli le prodige de la multiplication des pains. Mais maintenant, voilà que la poussière était retombée. S’étant éloigné du brouhaha de la multitude et des acclamations qui le portaient en héros, Jésus s’était retiré à l’écart. « Il était à prier, seul, avec quelques disciples », nous rapporte Luc. Il était retourné à sa source, dans le refuge paisible de son intimité avec Dieu qu’il partageait avec ceux qui lui étaient les plus proches. Un peu comme on ferait un bilan d’étape, il leur demanda ce que les « foules », selon eux, avait retenu de lui. Les disciples mesurèrent d’emblée la profondeur de sa question. Ils comprenaient qu’il ne s’agissait pas d’évaluer sa popularité ou le niveau d’assentiment intellectuel que son discours avait provoqué. Ce « qui suis-je ? » visait le sens même de sa mission. « Au-delà de mes actions, qu’ont-ils saisi de celui que je suis?», demande-t-il en somme. Vacillants, insécures, comme pour lui faire plaisir, les disciples répondirent du mieux qu’ils le purent en associant Jésus à ces personnages reconnus spirituellement que sont Jean-Baptiste et Élie.
Puis, à eux, ses fidèles compagnons avec qui il avait cheminé sur les routes de Galilée et s’apprêtait à se rendre à Jérusalem, il adressa la même question. « Pour vous, qui suis-je? » Pierre, brûlant de lui signifier toute l’admiration et tout l’amour qu’il éprouve à son égard, l’identifie au Messie, figure de haut prestige pour les Juifs d’alors et symbole de leurs aspirations à une libération politique et sociale. Notons que jamais dans l’Évangile on n’entendra Jésus s’associer lui-même à ce titre. Pour l’instant, il laisse la question ouverte avec cette épithète ambiguë de « Fils de l’homme », ajoutant que seule sa Résurrection apportera une lumière véritable et finale sur son identité.
Nous ne pouvons certainement pas tenir rigueur ni aux « foules » ni aux disciples de se rabattre sur des étiquettes approximatives pour tenter de nommer l’identité de Jésus. Dans leurs tâtonnements fébriles, dans la confusion de leur regard ne sont-ils pas aussi nos compagnons de marche? Comme eux, nous expérimentons que Jésus ne peut être contenu dans l’étroitesse de nos définitions et que c’est seulement en le fréquentant au gré des méandres tortueux de notre quotidien qu’il nous dévoile qui il est. Recherche à jamais terminée dans laquelle nous prenons conscience, chemin faisant, que c’est la question de notre propre « qui suis-je ? » qui surgit. Quelle parole unique de Jésus s’exprime à travers la personne unique que je suis, à travers ma propre identité ? Comment, à ma façon, je suis le révélateur de cette identité de ce Jésus toujours à découvrir?
Michel Rondeau – mikeround62@gmail.com
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