No 15 – série 2024-2025
Évangile du Lundi 23 septembre – 25e semaine du Temps ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« On met la lampe sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière » Lc 8, 16-18
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière.
Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour.
Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
Méditation – L’écoute de la Parole
Hier, nous avons médité sur la parabole du semeur, et nous avons été attentifs au fruit que portait la semence déployée en tous lieux. Cette semence a pu nous évoquer la Parole de Dieu, déposée en nos cœurs, et accueillie de diverses manières, suivant nos dispositions. Ces trois versets d’aujourd’hui, qui peuvent au premier abord nous déconcerter, viennent reprendre et expliciter ce qui était dit précédemment, et qui avait suscité une demande d’explications de la part des disciples.
Ce que nous accueillons dans le secret de la terre de notre cœur est appelé à venir à la lumière. Cela relève de la nature même de la semence de germer en son temps, tout comme il est de la nature même de la lumière de se répandre sur ce qui l’entoure. Quelle belle invitation à laisser travailler cette terre que nous sommes ! Le secret, lorsqu’il paraît au grand jour, n’en est plus un… Acceptons de découvrir nos cachettes multiples où nous laissons croupir une partie de nous-mêmes, celle que nous voudrions ignorer. Visiter ces cachettes et les ouvrir permet d’y laisser pénétrer la lumière.
Jésus, lumière du monde, vient nous visiter, Il vient répandre en nous son amour. Et l’amour, comme la lumière, est « diffusif de lui-même » comme nous l’enseigne le Pseudo Denys l’aréopagite : il est de sa nature même qu’il se propage. À condition que nous ne lui mettions pas d’obstacle ! À condition que nous lui laissions rejoindre le plus profond de nous-mêmes, dans ces cachettes qui n’en seront plus.
Le conseil suivant vient nous éclairer : « Faites attention à la manière dont vous écoutez ». Ces paroles de Jésus devraient être gravées en lettres d’or sur le fronton du Centre du Pèlerin ! N’est-ce pas une des clés de l’accompagnement, tant pour la personne accompagnée que pour celle qui se trouve à ses côtés ? L’écoute première est bien celle de l’écho de la voix du Bien-Aimé dont le chant au cœur de chacun de nous se fait entendre avec des modulations uniques. L’écoute de la Parole ne peut rester à la superficie de notre être, cloisonnée dans notre intellect ; elle nécessite cet accueil dans nos profondeurs pour germer et porter du fruit.
Cette écoute s’enracine dans ce long enseignement de Dieu à son peuple : « Écoute, Israël, le Seigneur est Dieu » (Dt 6, 4), « Écoutez et vous vivrez » (Is 55, 3) « Écoute ma fille et tend l’oreille » (Ps 44, 11), et tant d’autres lieux tout au long de la Bible. Jésus cependant vient nous inviter à affiner cette écoute : « Faites attention à la manière dont vous écoutez ». Voilà qui nécessite une vigilance particulière de la part de tous les accompagnants. Tout comme l’instrumentiste au sein d’un orchestre doit constamment veiller à s’accorder pour rester dans l’harmonie de l’ensemble, ainsi l’accompagnateur ne peut considérer son écoute comme acquise, comme un bien propre. Encore et toujours, il devra se laisser interroger en profondeur : « fais attention à la manière dont tu écoutes » pour ne pas risquer d’être totalement hors-jeu.
Sr Marie-Emmanuel Raffenel, OP – raffenel@gmail.com
DROIT D’AUTEUR
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