No 1 – série 2024-2025
Évangile du Lundi 9 septembre – 23e semaine du Temps Ordinaire
Tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions
« Ils observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat » Mt 6, 6-11
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l’accuser. Mais lui connaissait leurs raisonnements, et il dit à l’homme qui avait la main desséchée : « Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. » L’homme se dressa et se tint debout. Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la perdre ? » Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu’ils feraient à Jésus.
Méditation
L’Évangile de Luc nous présente dans ce texte la deuxième situation où Jésus enfreint le sabbat. Journée de repos prescrite par la Loi, elle invite tous les hommes à imiter Dieu, lui qui, le septième jour de la création, se reposa de tout ce qu’il avait fait. Entrer dans la synagogue pour y enseigner fait totalement partie de ce qui est légitime pour un juif en ce jour-là. Espionner pour chercher à découvrir une faille permettant d’accuser celui qui les dérange semble être le choix des scribes et pharisiens. En cela, accomplissent-ils la Loi ? Jésus va leur démontrer la fausseté de leur positionnement. S’il s’adresse bien à l’homme dont la main droite était desséchée, il va cependant bien mettre en évidence son propre choix : celui d’être source de guérison et de vie. L’homme à la main desséchée n’a rien demandé, et nous pouvons imaginer son étonnement en entendant Jésus s’adresser ainsi à lui. Toutefois, il fait confiance à la parole de Jésus et va effectivement se lever bien en évidence au milieu des personnes présentes. Il est surprenant de voir alors Jésus prendre à partie ces hommes, scribes et pharisiens pointilleux qui scrutent chacun de ses gestes et paroles avec l’espoir de le mettre en difficulté. « Est-il permis, le jour du Sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? ». En réalité, tout juif s’efforce de ne rien faire du tout le jour du sabbat. Faire le bien ou faire le mal, n’est-ce pas enncore faire quelque chose ? Venir dans la synagogue, non pour lire le Livre et prier Dieu, mais pour tramer un piège envers son prochain, est effectivement « faire quelque chose », et sans nul doute, c’est faire quelque chose de mal. Quant à lui, Jésus, c’est sans faire aucun geste, par le seul pouvoir de sa parole, qu’il va permettre à cet homme de retrouver l’usage de sa main droite, celle qui lui permettra de travailler, de faire quelque chose de bien.
Démasquer ainsi ce qui était tordu dans la recherche de ces scribes et pharisiens suffira-t-il à les guérir eux aussi de leur intention mauvaise ? il semble bien que le contraire se produise, et que cela augmente leur désir de faire du mal à Jésus. Devant cet homme rendu à la vie, car retrouvant la capacité à travailler et à gagner sa vie, les autres ne pensent qu’aux moyens de nuire et de supprimer celui dont la parole est efficace, sans qu’il lui soit nécessaire de faire quoi que ce soit, et donc sans même enfreindre la Loi.
Et moi, vais-je me laisser toucher par sa Parole ? Ai-je foi en la parole de Jésus, capable de me mettre debout et de me guérir de mes infirmités ? Suis-je capable d’accueillir les signes de vie de ceux qui m’entourent sans les suspecter de quelque sombre intention ? Puis-je me réjouir de l’émergence de l’inattendu sans que l’angoisse ne me fasse craindre le pire ? Autant de questionnements qui peuvent renouveler mon regard en ce jour.
Sr Marie-Emmanuel Raffenel, raffenel@gmail.com
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