Méditation quotidienne du mercredi 12 juin : Un don à accomplir (No 269 – série 2023-2024)

Évangile du Mercredi 12 juin 10e Semaine du Temps Ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » Mt 5, 17-19

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

Méditation

Pour Matthieu, l’évangéliste le plus proche des publicains, il est important de souligner la continuité entre l’enseignement de l’Ancien Testament et celui que proclame Jésus. Cela peut nous paraître contradictoire à certains moments et nous oblige à approfondir ce qu’est la nouveauté du message de Jésus par rapport à ce que transmettait la synagogue. Dans le contexte de l’époque, comme aujourd’hui, s’affrontaient des opinions diverses qui s’excluaient les unes les autres, au sein même du peuple juif. La tentation est forte de chercher à détenir la vérité et de l’imposer à tous, par la force s’il le faut ! Ce qui était vrai aux origines du peuple juif l’était encore au temps de Jésus, et se constate malheureusement toujours actuellement. Le texte de la Loi, remis à Moïse sur le mont Sinaï, se présente comme une suite de préceptes à respecter, sans mentionner de rejet vis-à-vis de ceux qui ne les accueilleraient pas. Il constitue un immense progrès en ne faisant plus mention de sacrifices humains, et une libération implicite de tout ce que le peuple pouvait s’imposer comme contraintes antérieures. Le cœur humain est ainsi fait que le cumul de petits additifs à la loi vont de nouveau se démultiplier ensuite, et pas toujours dans une recherche du bien de tous… Ce sont des points de la Loi qui n’ont pas la prétention d’avoir été donnés par Dieu, mais qui sont imposés au peuple. Au point que Jésus préconisera de ne pas faire porter aux autres ce que l’on n’est pas soi-même en capacité de réaliser.

Un réel changement de registre se réalise toutefois, déstabilisant pour les juifs croyants et pratiquants, lorsqu’ils entendent cet homme Jésus affirmer : « on vous a dit… moi je vous dis… ». La ligne rouge sera bientôt franchie de ce qui ne peut être accepté, s’il s’affirme en opposition à la Loi ! Jésus balaye cette crainte en affirmant être venu accomplir et non abolir. La loi nouvelle ne vient pas en contestation de ce qui s’est réalisé avant : c’est une proposition qui s’appuie sur l’essence même de l’alliance conclue entre Dieu et les hommes. Cette alliance, il est venu la sceller par le don de lui-même, nous partageant son corps et son sang afin que nous puissions vivre de sa vie, et entrer pleinement dans ce mouvement d’amour qui est au cœur de toute sa prédication. Il ne nous appelle pas à juger et condamner ce qui s’est fait auparavant, mais à aller de l’avant, en recevant sa propre vie pour que nous puissions nous donner à tous nos frères et sœurs comme il s’est donné lui-même. L’amour du Père dont il n’a cessé de parler s’accomplit dans ce don, et c’est ce don qu’il nous demande d’accomplir par notre vie donnée.

Sœur Marie-Emmanuel Raffenel, raffenel@gmail.com

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