Méditation quotidienne du dimanche 31 mars : Courons de Vie ! (No 196- série 2023-2024)

Évangile du Dimanche 31 mars Pâques (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » Jn 20, 1-9

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Méditation

La vie du Christ est le miracle inconcevable de l’histoire humaine. Et la Résurrection nous en libère le mystère. Dieu est avec et pour nous et Il nous ouvre sa Vie comme ultime trésor. En ce matin de Pâques, nous comprenons que la Vie de Dieu nous traverse et traverse tout. Elle est un fleuve sans bruit qui guide et reconduit au Père. Elle nous transforme de l’intérieur et montre le vide et le non-pouvoir de la mort sur l’existence humaine.

La première à en éprouver le mystère est Marie-Madeleine qui vient au tombeau à la frontière de la nuit et du jour, en ce temps où tout bascule vers la Vie. Tout ici, de par la nature même de la Vie, est offert gratuitement, car le tombeau est ouvert. La pierre est déjà roulée. La grâce de la Résurrection est offerte à toutes et tous, car elle est ce Jour de Dieu qui s’ouvre au cœur de tous nos tombeaux. Si nous osons entrer en nous et à prendre le chemin comme Marie-Madeleine vers notre propre tombeau, dans l’étonnement nous verrons que la pierre a été roulée et que la mort ne plus nous emprisonner. Son emprise sur nous a été rompue.

Nous serons alors peut-être hébétés comme Marie-Madeleine : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Ce moment de surprise, d’incompréhension et, même, de peur est normal, car nous avons beaucoup de difficultés à reconnaître la Vie et à y croire. C’est une terre sacrée où Dieu doit nous apprendre à marcher… ou à courir. Car les trois personnes de cette scène évangélique courent.

Cette course fait partie de cette entrée dans la Vie, car si la mort nous retient en arrière, nous fige, nous ensevelit dans sa haine, la Vie nous dynamise, nous porte vers l’avant… et cet avant est une personne, le Fils, par qui toute Vie nous est donnée. J’avoue que ce miracle nous en sommes témoins au Pèlerin. Au départ, je dois avouer, que rarement une personne accompagnée est inspirée à courir comme Jean et Pierre vers le tombeau. Nous sommes plutôt loin d’un tel élan.

Mais quand les personnes ont osé s’en approcher et regarder à l’intérieur avec la grâce du Christ et sous la mouvance de l’Esprit, elles constatent que les linges qui les tenaient dans la mort ou le suaire qui voilaient leur réel visage sont pliés. Elles découvrent l’insignifiance de ces linges et le non-sens avec lequel ils les enveloppaient. Dans ce tombeau, que l’on croyait abyssal, ne demeure qu’un petit linge ou suaire plié, ordonné à et par la Vie; et ces faux vêtements n’ont plus de pouvoir sur elles.

Cet espace hier occupé en nous par la mort, avec ses haines, ses ressentiments, ses abandons ou rejets, ses abus et son cortège d’angoisse, de peur, de colère, de dépression, etc., est vide. Vide de cette tromperie longtemps crue que la mort avait pouvoir sur notre vie et même qu’elle pouvait la vaincre. Vide de ses ténèbres, car la Lumière de la Vie éclaire à nouveau tout notre être. Vide de ses haines qui nous rongent parce qu’il ne demeure plus que l’Amour.

Et voilà que, avec stupéfaction, sans trop s’en rendre compte au départ, on se met à « courir », « courir de Vie », car libérés des esclavages de la mort. Et, pour la première fois peut-être, depuis si longtemps, « nous voyons et nous croyons ». Nous nous voyons à nouveau dans la beauté de la Vie, nous voyons la Vie même qui est Dieu et nous voyons tout être dans le surgissement de sa Présence. Ce qui nous avait été voilé depuis trop longtemps apparaît au grand jour et nous savons alors que la Vie vainc la mort, que la Résurrection ne peut être que le terme de notre existence et que notre course et notre danse sur la terre des Vivants sont le réel état de notre être.

Bénissons Dieu en ce jour de Résurrection qui nous révèle que la Vie est, en son essence même, éternelle et que le Christ est venu pour nous la donner en abondance ! Courons de Vie au cœur du monde pour l’éclabousser de Lumière !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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