Méditation quotidienne du lundi 29 janvier : « Rentre à la maison » (No 134 – série 2023-2024)

Évangile du Lundi 29 janvier – 4e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Esprit impur, sors de cet homme ! » Mc 5, 1-20

En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ; en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! » Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.
Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.

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Méditation

De sa propre initiative, Jésus aborde « le pays des Géraséniens » fermé à la révélation du Dieu unique. Jésus pose le pied sur une terre qui ignore que son accomplissement est en Dieu. À cette terre sans boussole qui l’orienterait vers le salut, Jésus redonne le nord et le sud qui permettent de marcher dans un espace pourvu de sens.

Qu’est-ce qu’annoncer la bonne nouvelle du salut ? Qu’est-ce qu’évangéliser ? Porter la bonne nouvelle de la liberté s’accomplit quand les mots dégagent de la mort. C’est libérer la vie de ce qui l’étouffe. C’est chasser les idéologies qui recouvrent l’éclat de la vérité sous des mots qui empêchent de vivre. Devant Jésus, ce bla-bla de mots morts comme des démons s’enfuient dans les porcs qui sombrent dans la mer. Jésus livre une bataille cosmique qui embrase l’univers : c’est un mystère de lumière aux prises avec les ténèbres. Comme Dieu pur, Jésus parcourt les lieux de la mort. Sa Lumière transperce une opacité poisseuse qui est la seule clarté que connaissent bon nombre de nos contemporains. Quelle est cette nuit ? Vivre dans les cimetières, transformer l’espace en lieux de mort, être lié par des chaînes, se faire mal à soi-même, se dégrader, se mutiler, être divisé et vivre en guerre contre soi, ne pas accéder au « je » qui récapitule l’existence pour la diriger plus haut.

Quand Jésus intervient, les gens constatent la libération : « ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison. » Les signes de la vie sont donnés au nombre de trois : assis, vêtu, sain d’esprit. N’est-ce pas la libération de l’image trinitaire qui fonde l’homme ? L’homme est « assis » comme un signe de la monarchie du Père souverain. Cet homme est solidement stabilisé par la vérité. Il est « habillé », vêtu de divinité comme le Fils qui s’est revêtu de notre nature humaine. Cet homme guéri est illuminé d’un amour qui redonne vie et vocation. « Revenu à la raison », l’homme recouvre son langage et son esprit, il s’ouvre au Souffle de l’Esprit Saint. Son existence est dynamisée par un mouvement spirituel.

L’image trinitaire dégagée, Jésus permet à l’homme restauré de prendre possession de sa demeure : « Rentre à la maison, auprès des tiens. » Rentrer chez soi, avec les siens, est une première étape avant d’entrer plus avant dans la gloire de Dieu, de poser le pied dans le Royaume. Le plus important est de recouvrer son ressort intérieur pour mettre sa vie dans les pas de Jésus comme disciple.

Pourtant, Jésus n’accède pas à la demande de cet homme guéri qui veut Le suivre. Car, Jésus seul appelle. Il fixe à l’homme guéri sa route : témoigner de Jésus en revenant chez lui. Cet homme doit apprendre à avoir une maison.

Dans notre monde, sommes-nous dans notre maison ? Un disciple du Christ ne vit pas sans angoisse les temps que nous traversons. Chaque jour, des troupeaux de porcs parcourent notre monde en hurlant, ils agitent la tête comme des possédés avant d’achever leur ruine en se livrant à la mort. Comment se reconnaître chez soi dans un monde qui se perd ? Ce texte de Marc a une dimension historique qui oriente vers l’eschatologie : ce qui arrivera en dernier ne doit pas effrayer, mais au contraire rassurer dans les épreuves. Car, ce qui arrivera en dernier, à la fin des temps, montrera la victoire de ce qui était en premier, dès le premier jour de la création. Alors, au mot de Jésus, les démons sortiront de l’histoire, l’homme restauré se lèvera dans une gloire donnée par Dieu pour enfin rentrer chez lui.

Mais, ne nous évadons pas dans des rêves qui dérapent dans la fantaisie. Car, ce qui sauvera en dernier est déjà à l’oeuvre aujourd’hui : « Au milieu de vous se trouve quelqu’un que vous ne connaissez pas. » (Jn 1,26). N’oublions pas de contempler le Christ libérateur au travail dans notre monde, car Il construit notre maison.    

Vincent REIFFSTECK.       vincent.reiffsteck@wanadoo.fr  

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