Méditation quotidienne du vendredi 26 janvier : L’histoire-parabole (No 131 – série 2023-2024)

Image par VIVIANE M. de Pixabay

Évangile du Vendredi 26 janvier – 3e semaine du Temps ordinaire (tiré d’Aelf)

« L’homme qui jette en terre la semence, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment » Mc 4, 26-34

 Jésus disait aux foules : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :    nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

Méditation

À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?  Il est comme une semence jetée, Il est comme une graine de moutarde… Pour parler du Royaume de Dieu, Jésus utilise des comparaisons, des histoires et des paraboles. Il n’y a aucun mot ou description dans le vocabulaire humain qui pourrait vraiment le dépeindre, puisqu’Il échappera toujours à nos représentations mentales, rationnelles et imaginaires. Il ne peut s’emprisonner dans aucune illustration statique; le Royaume de Dieu est un mystère d’engendrement continu dont la logique échappera constamment à nos conceptions et dont l’avènement sera toujours en avant de nous « Le règne de Dieu est tout proche » (Mc 1,15).

Retournons aux comparaisons de Jésus, au Royaume qu’Il nous présente comme une histoire-parabole, écoutons-Le avec les yeux et les oreilles de notre cœur : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence, nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment ». De la même manière qu’un acte de renoncement, l’homme répand la semence sur le sol, sans la retenir. Et cette semence va se développer en dehors de lui, il n’a aucune emprise sur sa croissance. Tandis que l’impuissance du semeur se manifeste, la semence, quant à elle, transmettra un potentiel de germination. Elle renferme en elle-même les éléments nécessaires à sa croissance et elle se déploiera sans l’intervention humaine, car en fin de compte, c’est une œuvre divine. Les lenteurs de la vie qui se développent silencieusement ne suivent pas le rythme de l’homme et le plus souvent, lui échappent; même s’il scrutait jour et nuit la terre du regard, il ne percevra pas ce qui pousse dans l’obscurité.

Jésus continue : « Il est comme une graine de moutarde, elle est la plus petite de toutes les semences et cette graine devient le plus grand arbre ». Jésus célèbre la valeur du presque rien, de l’infime, du négligeable qui, une fois semé, grandit pour offrir un abri aux oiseaux du ciel et les nourrir. L’essentiel réside dans notre posture de foi et d’espérance; il s’agit de ne pas négliger ni retenir la minuscule graine, la moins que toutes les autres, mais de la jeter dans la terre en se tenant fidèlement dans l’impuissance et dans la confiance en l’œuvre de Dieu déjà en germination. Les incohérences du monde se manifestent, la force divine traverse les imperfections de l’humanité, c’est paradoxal et contradictoire pour notre raison humaine! Tout est rétabli selon le dessein divin.

Le Royaume dont parle Jésus ne tombe pas tout fait du ciel pour s’imposer aux hommes, Il est cette ère nouvelle qui s’inscrit dans notre histoire humaine si toutefois, nous lui ouvrons une brèche. Il ne se limite pas à l’image d’un semeur, d’une petite graine produisant la vie ou d’un arbre atteignant sa taille définitive. Il est déjà en mouvement, en parcours avant même notre conscience et selon toutes les modalités possibles et imaginaires. Le Royaume se manifeste à travers le semis, la croissance et la récolte dès maintenant; chaque jour, Dieu fait naître ce monde.

Il est indéniable que pour comprendre pleinement l’histoire du Royaume, nous devons nous tourner complètement vers Jésus. En fait, Jésus non seulement proclame ce Royaume, mais Il l’incarne lui-même, en action.

Cette histoire-parabole raconte l’histoire de Jésus, elle raconte notre propre histoire. La vie qui réside en nous depuis notre tout premier souffle jusqu’au dernier, cette vie avec ses multiples étapes d’âges et de croissance jusqu’à la mort, se déroule tel un grain de blé. Il est important de prêter attention aux moindres délicatesses de notre paysage quotidien, que nous avons tendance à ne plus remarquer tellement notre regard est sollicité par la succession rapide des images du monde. C’est l’histoire de ce grain de blé, c’est l’histoire de ces merveilles qui se cachent souvent dans les petites choses, c’est l’histoire du Royaume enfoui dans notre terre sacrée.

Il est légitime de se questionner sur la nature de ce Royaume de Dieu qui est resté longtemps caché en nous, ignoré, inconscient, inconnu. Quelle est cette partie de nous dont il faut prendre conscience sans pour autant la contrôler ? Même si le vocabulaire évolue au fil des âges, des langues et des cultures, l’histoire-parabole de Jésus trouvera toujours un moyen de nous toucher, à condition que nous consentions à ouvrir les yeux et les oreilles de notre cœur. En chacun de nous réside cet espace invisible, inviolable où notre être se connecte à Dieu, et où Sa Présence se manifeste en nous. C’est dans cet espace que Son Royaume est semé, qu’il germe, grandit et se laisse récolter.

Chacun.e est convié.e à rédiger le récit du semeur et de la petite graine semée dans le cours de son existence. Ne mélangeons pas les rôles, le nôtre consiste à semer la graine, à prendre le risque de la confiance, et c’est à Lui de la faire fructifier, de la nourrir et de la faire croître.

Gladys EL Helou (gladyshelou@gmail.com)

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