Méditation quotidienne du jeudi 25 janvier : Mission de Paix (No 130 – série 2023-2024)

Image par Daniel Reche de Pixabay

Évangile du Jeudi 25 janvier – Conversion de saint Paul- 3e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile » Mc 16, 15-18

En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »

Méditation

Un des noms du Christ est Prince de la paix, une paix que nous appelons de tout cœur en ces temps troublés. Et, dans cet appel à la mission lancé à tous par l’Évangile d’aujourd’hui, cette paix me frappe spécialement quand mise en dialogue avec la conversion de Paul, dont c’est la fête. Les Actes des apôtres nous racontent : « Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : ” Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? ” » (Act 9, 4). Saoul, ce juif qui marchait avec haine contre les chrétiens qui, pour lui, allait contre la Loi juive, menait carnage. Et voilà qu’il tombe par terre, foudroyé par cet appel de Jésus à cesser de le persécuter, car tout humain est enfant de Dieu et appartient et a droit à cette terre sur laquelle il est tombé. Peut-on invoquer cet appel à la conversion sur toutes ces personnes qui tuent leurs frères et sœurs d’un autre pays ou d’une autre religion !  Leur dire que tout en tuant l’humain, elles persécutent Dieu, blessent Dieu !

Cela me frappe au cœur comment, préalable à l’engagement dans la mission, nous sommes appelés à laisser le Fils faire la paix en nous et entre nous, car notre mission à tous en sera toujours une de paix. Quand nous entrons dans une maison ou frappons à la porte du cœur de notre prochain, l’invitation est « que votre paix vienne sur elle ; si elle ne l’est pas, que votre paix vous soit retournée » (Mt 10, 14).

« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » est une mission de paix, car c’est cette seule mission que Jésus est venu accomplir sur la terre : remettre la paix entre nous, et entre nous et Dieu, en nous partageant un Amour qui convertit toutes nos haines.  Dans toutes ces déclarations de ces chefs de pays qui font la guerre, comme il est évident que leurs yeux, comme ceux de Saoul, sont couverts d’écailles; comme les nôtres le sont quand nous jugeons, agressons, blessons… les autres. Le mal en nous couvre nos yeux et empêche la Lumière de les pénétrer afin que nous puissions voir l’autre humain et l’Autre Divin, que nous persécutons. Dans nos cœurs prédominent alors la justice de nos haines et non la justice miséricordieuse de l’Amour. 

Mais si nous croyons, comme Paul à cet Amour, et nous nous laissons baptiser dans cet Amour, nous serons lavés de ce mal et de sa haine, et nous serons sauvés. Triste toutefois est le cœur qui, appelé à la conversion, ne croira pas, car il sera condamné, non par Dieu, mais par sa justice de haine qui se proclame toute puissante et dont la violence ne peut que le ronger… et le condamner.

Jésus, le Prince de la Paix, nous invite à une conversion profonde et, oh folie, à nous laisser convertir par les personnes mêmes que nous voulons tuer, comme Ananie avec Saoul. Oui, il y a dans le cœur de plusieurs personnes que nous voulons tuer cette grâce d’Amour de notre conversion. Puissions-nous entendre leur prière et leur laisser poser leurs mains sur nous !

C’est à cette condition seulement que nous pourrons à notre tour : chasser les démons, prendre dans nos mains des serpents, boire du poison sans mal ou guérir les malades en leur imposant les mains. Si nous entrons dans la paix du Christ, si cette paix nous libère du mal et de la haine intérieurs que nous portons et si, de cette façon, nous sommes libérés de l’emprise de cette mort sur nous, nous saisirons que le salut obtenu dans la foi dans l’Amour est un salut pour l’A(a)utre. Car rappelons-nous à nouveau ces paroles de l’abbé Pierre, cités par Dany Charland dans sa méditation du 5 décembre dernier : « on ne donne pas ce qu’on possède, on ne possède que ce qu’on est capable de donner; sinon on est possédé ». Ainsi en est-il de la paix : « nous possédons la paix quand nous sommes capables de la donner ».

Toute mission chrétienne s’enracine dans cette libération du mal vécue en notre chair, comme grâce précieuse du Fils, libération qui devient pour nos frères et nos sœurs la source pour leur propre libération. Toute mission chrétienne ne peut que tisser la paix !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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