Évangile du Jeudi 18 janvier – 2e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Les esprits impurs criaient : “Toi, tu es le Fils de Dieu !” Mais il leur défendait vivement de le faire connaître » Mc 3, 7-12
En ce temps-là, Jésus se retira avec ses disciples près de la mer, et une grande multitude de gens, venus de la Galilée, le suivirent. De Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon vinrent aussi à lui une multitude de gens qui avaient entendu parler de ce qu’il faisait.
Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour que la foule ne l’écrase pas. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et lorsque les esprits impurs le voyaient, ils se jetaient à ses pieds et criaient : « Toi, tu es le Fils de Dieu ! » Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.
Méditation
Près de la mer, unissant ses disciples à son temps de prière et les entraînant dans l’Amour qui le relie au Père dans l’Esprit, il veut les éduquer à le recevoir comme l’Envoyé du Père et comme Celui qui va tout reconduire au Père ou, pour le dire autrement, qui va réaliser le salut du monde. Ce temps de prière est une rencontre avec le Père mais cette rencontre, comme nous le montre ce texte avec les foules immenses qui s’y présentent, est aussi le lieu où « tout ce que me donne le Père viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors; car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or c’est la volonté de celui qui m’a envoyé que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour » (Jn 6, 37-39).
Ce que Jésus vit ici dans la prière avec ses disciples est un apprentissage que tous nous sommes appelés à vivre, à leur suite. Dans notre prière avec le Père, souvent de nombreux visages se présentent et ils ne sont pas, premièrement, des distractions, mais un lieu où le Père nous les donne pour que nous prions pour eux. Car la prière n’est pas seulement une rencontre pour soi mais, plus encore, un lieu où nous sommes appelés à retourner vers le Père, et jamais seuls. En somme, la prière est un acte qui porte le salut du monde et qui demande que nous « portions » tous nos frères et sœurs au Père.
Dans cette optique, Jésus leur demande une attitude particulière exprimée dans le texte : « Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour que la foule ne l’écrase pas ». La barque qui est symbole de l’Église et qui, donc, nous concerne toutes et tous est appelée à se tenir près de Jésus… toujours disponible. Cette disponibilité signifie de demeurer continuellement à la disposition de Dieu afin qu’il fasse de nous ce qu’il désire. Cette disponibilité fait partie de la vie de Jésus tant dans sa sortie, donc dans sa mise à disposition de Lui-même au Père pour venir en ce monde, que dans son retour, à savoir de laisser au Père le chemin qu’Il devra suivre, sans l’anticiper, jusqu’à la Croix.
Cette disponibilité, nous sommes appelés à la vivre dans la prière. En se « retirant » avec Jésus pour rencontrer le Père sous le souffle de l’Esprit, nous y allons non avec un plan déterminé mais en s’abandonnant à Dieu entièrement. Nous nous laissons à Dieu, même si cela signifie désolation et absence de Dieu ou, au contraire, consolation et Présence de Dieu. Dans un cas comme dans l’autre, Dieu se servira de nous pour sa plus grande gloire et pour le salut de cette foule qui frappe à la porte de notre prière et qui a besoin de notre disponibilité pour que Dieu puisse leur communiquer la grâce qu’il désire.
Ce doit être la même réalité dans l’action : tous les jours, se mettre à la disposition de Dieu pour qu’il réalise par, avec et en nous dans le Fils la mission qu’il veut accomplir. Laissez « sortir » le Fils, par, avec et en nous, pour qu’il nous entraîne dans sa mission et permette à tant de nos frères et sœurs de retourner vers le Père. Dans ce double mouvement de sortie et de retour, nous sommes ainsi appelés à laisser les malades « tomber » sur nous ou les esprits impurs « tombés devant nous » (traduira Chouraqui), car, dans cette disponibilité, nous avons à « porter » avec le Christ la souffrance de nos frères et sœurs afin de les en libérer, de leur fournir cet instant de notre disponibilité où la grâce pourra les détourner de leurs chemins de mort.
Que notre mission dans le Fils, comme participation à la sienne, se vive continuellement dans ce retrait de la prière où nous gardons nos yeux et tout notre être tournés vers le Père et où nous y recevons nos frères et sœurs et acceptons de laisser « tomber » sur nous le poids de leur esclavage afin de les reconduire libres vers le Père par le Fils dans l’Esprit !
Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)
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