Méditation quotidienne du jeudi 11 janvier : Sois pur ! (No 116 – série 2023-2024)

Image par Goran Horvat de Pixabay

Évangile du Jeudi 11 janvier – 1re semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« La lèpre le quitta et il fut purifié » Mc 1, 40-45

En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

Méditation

La lèpre, comme maladie, a probablement une des charges symboliques les plus grandes pour exprimer le péché. Car le péché ne doit-il pas être défini comme « ce qui nous colle à la peau, à la chair », ce pour quoi nous devons être lavé et purifié et ce qui tous les jours nous défigurent, nous empêchent de présenter notre réel visage ?

L’histoire de ce lépreux aujourd’hui est celle d’un humain qui, toute sa vie ou pour une bonne part, n’a jamais pu cacher ce mal « qui lui collait à la peau ».  À la différence de la plupart d’entre nous, il ne pouvait dissimuler son mal. Il existait d’une certaine façon en continuel état de confession, du moins de corps et, le texte nous dit en ce qui a trait au lépreux de ce récit, aussi de cœur. Ce que cet homme fait, de venir à Jésus, de le supplier, de tomber à ses genoux et de lui dire « Si tu le veux, tu peux me guérir », émeut ce dernier de compassion.

Qu’elle est extraordinaire la prière de cet homme qui s’en remet à la volonté de Dieu, « si tu le veux », et qui croit que cette volonté a le pouvoir de le guérir ! Plus encore, il accepte, de par sa demande, de s’abandonner à cette volonté. Il n’exige rien, comme s’il disait à Jésus : « Si ta volonté sur moi est de me guérir, qu’il en soit ainsi, mais non pas ma volonté mais la tienne ».

Voilà que Jésus tend la main et le touche. De par sa chair immaculée, sans péché, sans mal, sans violence, sans jugement ou sans condamnation, il le guérit : « Je le veux, sois guéri.  Aussitôt la lèpre le quitta ». Nous ne pouvons nous libérer du mal sans Dieu, c’est d’ailleurs pour cela qu’il est venu dans le monde. Tous les jours nous sommes appelés à nous livrer à sa miséricorde, car, sans Lui, nous ne pouvons rien faire.

Mais la traduction de Chouraqui à la réplique de Jésus nous aide à réaliser un point important sur notre chemin spirituel : « Oui je le veux, sois pur ».  La première partie, « oui je le veux », nous laisse entrevoir que ce qui se passe n’est pas d’abord une guérison mais une alliance, comme les deux époux qui, au mariage, se disent mutuellement « oui je le veux ». Quand Jésus touche, par sa chair immaculée, notre chair maculée par le péché, il nous saisit en son corps, formant une seule chair avec Lui; si bien que tout ce qu’il est nous est communiqué.

La seconde partie de la réplique, « sois pur », nous révèle un élément fort important. Si Jésus peut nous purifier, il ne peut le faire sans nous. Pour que la purification ou la guérison survienne, il en va aussi de notre volonté.  En ce cas, cela signifie : « je veux être pur ». Je dois, donc, en porter l’intention, pour ne pas dire, la résolution au plus profond de mon être, sinon Jésus ne peut rien faire, ou peut-être une simple guérison physique. Mais la lèpre, celle du péché, « celle qui nous colle à la peau », ne sera pas guérie.

Le texte d’aujourd’hui nous enseigne trois éléments importants si nous « voulons » guérir. Le premier est que nous devons avoir cette foi profonde que Jésus peut nous guérir.  Le second est que nous sommes appelés à nous en remettre à la volonté de Dieu sur nous dans une liberté intérieure qui dit à Jésus : « que ta volonté soit faite et non la mienne ».  Cette liberté, en fait, est une expression formidable de notre amour pour Lui, car, ce faisant, nous croyons réellement que ce qu’il fera sera le mieux pour nous et pour nos frères et sœurs en Christ. Le troisième élément est que notre volonté doit s’accorder à la sienne, c’est-à-dire que non seulement il veut nous guérir mais nous voulons guérir et, dans cette optique, nous devons déjà changer notre vie et agir selon « notre être pur ». J’ai appris, au fil des années, que le péché nous colle à la peau parce que non seulement nous y donnons foi mais nous y tenons.

La leçon, ici, est que nous serons purifiés si nous faisons le choix et prenons l’engagement de vivre à partir de « l’être pur » qui, en nous, n’a jamais été abîmé. Il demeure là et n’attend que l’instant où notre volonté et celle de Dieu s’accordent pour vivre dans la pureté de l’Amour. Toute guérison est alors possible !

« Sois pur »

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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