Méditation quotidienne du vendredi 22 décembre : Le Tout Amour fit pour moi des merveilles (No 110 – série 2023-2024)

Image par Sibahk de Pixabay

Évangile du vendredi 22 décembre – 3e semaine de l’Avent (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Le Puissant fit pour moi des merveilles » Lc 1, 46-56

En ce temps-là, Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

Veuillez noter que, pour les vacances, nous cesserons les méditations le dimanche 24 décembre et que nous reprendrons le lundi 8 janvier. L’équipe de ces méditations vous souhaite à toutes et tous un Joyeux temps des fêtes.

Méditation

En lisant cet évangile, je suis émue par l’énergie, si belle, qui se déploie entre les deux femmes qui portent la vie en elles. Dans cette péricope, Marie fait écho à sa cousine à travers le concert d’une vibration ressentie au tressaillement des entrailles. Marie, comblée de grâce, laisse jaillir la joie qui l’habite d’être dans une telle proximité avec le Tout Amour! Elle est dans l’exaltation devant la beauté de ce Dieu venu la toucher. Et, ce toucher, si étrange au départ, vient la propulser dans un tel débordement, qu’elle exulte de bonheur, en témoignage de l’extraordinaire qui s’engendre dans la substance de son être. Et rien ne nous dit qu’elle prend peur ou qu’elle s’affaisse. Alors qu’une telle joie pourrait provoquer du stress : « Oui, confessons-le, nous sommes allergiques au bonheur gratuit. Nous pouvons voir une illustration de cet état dans le phénomène de l’extase chez les chercheurs de Dieu. Le corps résiste à sa manière à l’envahissement de la lumière et de la beauté. C’est là un signe visible du fait que notre cœur n’est pas apprivoisé à la vie »[1], nous dit le père Girard.

Pourtant Marie, elle, n’est pas déstabilisée, elle reçoit l’inouï du don et accueille la Vie!

Et, parce qu’elle l’accueille, elle peut témoigner du débordement de la Vie : la miséricorde qui traverse les siècles, la place réservée aux petits dans le cœur de l’Amour, pas de fécondité pour qui refuse un chemin de vie, et la fidélité de Dieu pour l’humanité.

Tout pour se rassasier de joie!

Et nous, dans notre monde, comment expérimentons-nous la joie?

Elle vient comme une surprise, parfois dans des conditions difficiles, ou troublantes. Elle nous fait entrer en profondeur. Frôler ou toucher à l’essentiel. Tellement enlacée au dépouillement, car l’essentiel ne se maquille pas.

Ainsi va la Vie …

Dieu est entré dans l’humanité afin de prendre forme en la chair consentie de Marie. Il a injecté sa joie dans la substance de Marie, qui virevolte de bonheur en entrant chez sa cousine.

Il y a plusieurs années, je me suis éveillée avec ces paroles limpides, en ouvrant les yeux : « Changement de substance ». Paroles mystérieuses durant longtemps, mais indélébiles. Comme elles m’ont captivée, ces paroles. Je savais seulement qu’elles m’étaient adressées dans l’intimité de mon être.

La substance signifie ce qui est permanent, l’essentiel de l’être. Comment alors comprendre un changement de substance?

Avec une longue méditation et expérience de vie, au fil des années, j’en arrive à saisir un peu plus … La substance divine s’unit à celle de la créature dans un processus de purification, et la relation d’amour prend du volume, faisant place à une transformation qui deviendra propice à une fécondité, obombrée par la Trinité. La transformation s’opère au cœur de l’identité filiale qui aussi, prend du volume, faisant des pas dans sa véritable identité/liberté.

Mais pour Marie, tout était prêt pour la venue de Dieu. Comme dirait le père Girard : « La Vierge est le miroir de notre beauté ».

Marie a été présente à sa cousine pour préparer la venue de Jean-Baptiste. Quel beau prélude à celui qui, à son tour, fut présent à préparer la venue de Jésus!

Lise Chalut, aimee777@hotmail.ca


[1] L’invisible beauté, père Yves Girard, 1994, Éd. Anne Sigier, p. 86

DROIT D’AUTEUR

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