Méditation quotidienne du dimanche 12 novembre : Chapelle ardente ! (No 70 – série 2023-2024)

Image par Joe de Pixabay

Évangile du Dimanche 12 novembre – 32e dimanche du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Voici l’époux, sortez à sa rencontre » Mt 25, 1-13

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Méditation

Cette méditation m’a rappelé un lieu où j’ai prié des heures : le tombeau de Mgr François de Laval à Québec.  Ce tombeau était situé dans une petite chapelle ronde adjacente à la grande chapelle du Petit Séminaire de Québec. Elle faisait environ 10 pieds (3,048 mètres) de diamètre et au centre il y avait le tombeau et à sa base ces paroles : « Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route » (Ps 119, 105). La chapelle était éclairée par sept lampes désignant les sept dons de l’Esprit. Il me semble que cette chapelle illustre l’Évangile d’aujourd’hui et explique, à sa façon, l’intelligence ou la sottise respective de ces vierges.

Le psaume inscrit aux pieds du gisant rend bien compte que la Parole est la lampe qui permet d’aller à la rencontre de l’Époux.  En fait, cette Parole est elle-même l’expérience de l’Époux, car le Fils est le Verbe du Père. Cette Parole, pleine de Vérité, est « la lumière véritable, qui éclaire tout homme » (Jn 1,9) et qui nous guide et est le « chemin » (Jn 14, 6) vers Dieu.

L’être humain a été façonné comme un auditeur de la Parole, parce que, chacun.e, nous sommes engendrés en cette Parole. En ce sens, aller vers l’Époux est aussi aller vers soi-même, car nous ne pouvons nous rencontrer nous-mêmes qu’au lieu même de la rencontre avec l’Époux. Aussi, dans notre cœur, dans notre être le plus profond, nous sommes appelés à chaque instant à écouter la Parole. C’est dans cette écoute que se déploie notre conscience de l’Ê(ê)tre, de la Vie, de la réalité, du temps… de tout ce qui existe sur terre comme au ciel.

L’intelligibilité de notre existence, de qui nous sommes, de la création et de qui est Dieu nous est donnée au cœur de cette écoute de la Parole. Sa Vérité éclaire tout et nous indique le chemin, tout en nous communiquant les grâces de Vie pour marcher. Tenir son cœur dans sa Lumière permet donc de tout contempler dans sa perspective et, ici, la mesure qui nous est donnée dépasse notre intelligence. Car situés de cœur dans la Parole, nous sommes déplacés et dépassés en Dieu, si bien que nous voyons selon les yeux de Dieu, non seulement le monde et les humains, qui nous apparaissent alors dans une beauté insoupçonnée, mais aussi le monde Divin, où nos regards à perte de vue nous entraînent dans une véritable adoration.  C’est dans l’adoration de cette Beauté divine que notre être est consacré par, avec et en Dieu. Toutefois le texte ajoute qu’une lampe sans huile ne peut conduire à cette contemplation et adoration. Mais quelle est cette huile ?

La réponse est dans la chapelle où je priais. Au centre, il y a la Parole inscrite sur le gisant mais, sans les dons de l’Esprit qui l’illuminaient, nous devenons sots. L’Esprit est l’huile nécessaire pour que la Parole puisse pénétrer nos cœurs. C’est toujours l’Esprit, comme à l’Annonciation, qui permet à la Parole de naître et d’agir en nous. Dit autrement, sans les grâces de l’Esprit, nous n’avons pas la capacité d’entendre la Parole -elle ne demeurera que des mots sans sens-. L’Esprit nous donne vraiment la grâce d’écouter la Parole, de la laisser naître en nous et de lui permettre de se faire et de nous faire chemin (en la Parole) jusque dans les terres infinies de la Sainte Trinité.

La Vérité de la Parole a besoin du souffle d’Amour de l’Esprit, car cette Vérité ne prend sens que dans cet Amour que le Père et le Fils partagent dans l’Esprit. En d’autres mots, prier, méditer, contempler ou adorer demeure premièrement et essentiellement un acte d’Amour.

Seul l’Amour nous rend semblables à Dieu et nous « ap-parente » à Dieu.  L’Amour est la réelle Gloire et la vraie Beauté de Dieu. C’est Elle qui se révèle et nous conforme à Dieu. Sinon, nous entendrons Dieu nous dire : « Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas ». Sans Amour, Dieu ne se reconnaît pas en nous. L’Amour seul nous conforme à Dieu, nous donne de devenir semblables à Lui et de naître de sa Parole, tout en rayonnant sa Vérité et sa Beauté. Nous ne pouvons co-naître que dans l’Amour.

Puisse notre cœur devenir une « chapelle ardente » de l’Amour trinitaire et donner à la Parole de nous conduire en ses secrets de Gloire et de Beauté sous le Souffle de l’Esprit !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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