Pour favoriser la prière des personnes qui sont dans d’autres pays, nous avons décidé de rendre disponible par courriel la méditation de chaque jour le soir précédent à 17 h heure du Québec. Sur le site du Pèlerin, elle sera déjà accessible à 16 h.
Évangile du Lundi 11 septembre – 23e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Ils observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat » Lc 6, 6-11
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l’accuser. Mais lui connaissait leurs raisonnements, et il dit à l’homme qui avait la main desséchée : « Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. » L’homme se dressa et se tint debout. Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la perdre ? » Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu’ils feraient à Jésus.
Méditation
La vie religieuse peut n’être que le placement de Dieu sous la surveillance de nos raisonnements. Autour de notre angoisse, nous hérissons des règlements qui doivent nous protéger. Nous vérifions alors que nous avons raison en édifiant des murs de justifications. Nous prenons la haute charge de régler la vie des autres en faisant la circulation entre permis et défendu. Toutes les idéologies fonctionnent ainsi et, comme toutes choses, la religion peut être transformée en idéologie. Alors, nous pensons le salut comme un processus de validation sur lequel nous mettons la main : il faut que notre passeport collectionne les visas et les autorisations. Nous voulons aimer, mais… jusque-là seulement… et puis, nous voulons être libres, mais de telle manière et à telle heure… nous calculons notre amour, nous mesurons notre liberté pour être sûrs de ne pas être volés par Dieu.
Mais, Jésus emprunte une autre voie. Il ouvre notre vie au large. La bénédiction qu’Il trace sur notre cœur peut prendre, pour notre égoïsme étriqué, la forme d’une blessure. Mais, n’est-ce pas la chance de sortir des murs barbelés, construits par nos soins, qui, finalement, nous emprisonnent ? Lorsque Jésus débusque nos rétrécissements d’âme, l’évangile libère. « Mais lui connaissait leurs raisonnements ». Devant la clarté de Jésus, les scribes et les pharisiens se révèlent comme des êtres desséchés. Car, Dieu n’est pas un raisonneur qui calcule Ses dons. Les scribes et les pharisiens étaient tout proches du but, mais il leur manquait la clé de la connaissance, une liberté de Fils dans l’amour. Lorsque Jésus respecte la Loi, Il l’accomplit en délivrant des gestes qui dilatent. Il ne se croit pas obligé d’être dur ou méchant pour avoir l’air religieux. Il y a de nombreux jours dans la semaine, alors pourquoi Jésus guérit-il le samedi ? Jésus médite la Loi comme un don reçu de Dieu qui oriente vers le bien. Le sabbat est le jour où l’âme contemple la merveille d’être créé par un Dieu si bon.
Notre cœur, tout petit dans la prière devant Dieu, se sent mendiant de Son immensité. Le calcul de boutiquiers n’est pas de mise. Lorsque nous regardons notre cœur, notre vide émerge et nous terrifie si on tente de le combler. Mais, ce vide peut aussi être un manque… un manque qui indique une présence. Alors nous vivons, poétiquement avec l’hymne, l’appauvrissement du regard :
« A la mesure sans mesure
De ton immensité,
Tu nous manques, Seigneur,
Dans le tréfonds de notre cœur
Ta place reste marquée
Comme un grand vide, une blessure. »
Alors, desséchés par nos raisonnements, mais éblouis par ce Dieu qui manque, nous verrons notre frère, cet l’homme à la main desséchée qui souffrait sous nos yeux. Et nous nous réjouirons de la vie nouvelle offerte en Christ. Mon dessèchement, mes manques peuvent être des points de départ dans une prière ouverte sur le Père.
Oui, Seigneur, je suis desséché par mes intérêts, mes calculs. Mon raisonnement m’enferme dans une manière médiocre d’exister. J’étouffe dans cette vie repliée. L’immense ciel de Ton amour m’est déjà une promesse de vie. Donne-moi, au seuil de cette année qui commence, de dépasser ce que je me suis donné à moi-même comme règles, comme lois, comme barrière pour qu’enfin je vive de Ton amour.
Vincent REIFFSTECK. vincent.reiffsteck@wanadoo.fr
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