Veuillez noter que les méditations cesseront le dimanche 25 juin pour la période des vacances et recommenceront en septembre prochain. Toute notre gratitude d’avoir marché avec nous et demeurons unis dans la prière.
Évangile du samedi 17 juin – Coeur Immaculé de Marie – 10e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements » Lc 2, 41-51
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Méditation
À travers cette histoire de parents fous d’inquiétude pour leur enfant perdu puis retrouvé, de façon impensable, au milieu des rabbis, ces docteurs de la loi les plus réputés, le Christ enfant nous pose la question : pourquoi me cherchiez-vous ? Malgré l’évidence première, cette question nous ramène au coeur de notre foi, au coeur de notre posture de chercheur et chercheuse de Dieu. En empruntant la traduction de Chouraqui, l’évidence reste première: « Ne le saviez-vous pas ? Il faut que je sois en ce qui est de mon Père » (Lc 2.49 ) ».
Ses parents, ayant pourtant été visités par l’Esprit avant sa venue, n’ont pas « connaissance » qu’il est demeuré à Jérusalem, ne savaient pas, ne comprirent pas et ils furent frappés de le trouver là où ils ne l’attendaient pas. Au milieu des connaissances accumulées sur Dieu, interrogé par le savoir le plus réputé sur Dieu et surpassant les attentes, jusqu’à l’extase, de ce que l’on croyait connaître. N’est-ce pas là le chemin de toute rencontre avec le Christ ? Le croiser là où on ne l’attendait pas, ne pas comprendre par notre seule raison, à la fois ravie et dépassée par ce qu’elle croyait connaître ? Joseph et Marie ont cherché Jésus partout, des jours durant, une petite Passion pour les parents, une annonce pour l’enfant bien-aimé qui sera crucifié.
Comme tous les chercheurs de Dieu, ils regarderont du côté des pèlerins et des témoins, comme ces saluts de chair fortuitement rencontrés en nos vies, ces figures trinitaires qui nous ont accompagnés parfois à leur insu. Comme eux, nous l’avons d’abord cherché à travers les proches et les parents, chez ceux et celles qui nous ont transmis le goût de la première foi, la peur des renoncements ou du jugement aux mains pleines de roches. La plupart d’entre nous sommes retournés sur nos pas, à la croisée de notre histoire bénie et blessée, dans notre Jérusalem honnie et adorée.
Ce Christ qui libère, cet enfant-Dieu de 12 ans qui délibère, est en ce qui est du Père. Le petit Jésus que l’on a fait sien échappe à toute possession, n’a cure de l’angoisse du parent intérieur même bienveillant, s’étonne que nous ne comprenions pas qu’il n’est pas celui de nos images et de nos attentes. Il est ce qui est du Père quand, en nos coeurs brûlants, il nous rejoint sur le chemin du désarroi, il nous rejoint dans l’impensable lieu de la foi. Il vient du Père lorsqu’assis près de notre tombeau, à la façon d’un ange, il nous demande pourquoi nous cherchons le vivant parmi nos morts ?
Pourquoi me cherches-tu ? Pour poursuivre le voyage alors que se fissure tout ce que je croyais quand tu te révèles autre et ailleurs à tout instant. Pour préserver cet élan fou et fondateur qui m’a mise au monde lorsque ton étonnement s’est posé sur mon cœur. Cet élan qui m’a mise en route vers ton immensité qui érode chaque jour mon rivage intérieur. Je te cherche Seigneur, comme un enfant perdu par ses parents, pour ne jamais oublier d’aimer exagérément.
Barbara Martel (bmartel@lepelerin.org)
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