Veuillez noter que les méditations cesseront le dimanche 25 juin pour la période des vacances et recommenceront en septembre prochain. Toute notre gratitude d’avoir marché avec nous et demeurons unis dans la prière.
Évangile du mercredi 14 juin – 10e semaine du Temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » Mt 5, 17-19
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
Méditation
Dans le discours sur la montagne, les béatitudes, Jésus nous a fait entrer dans le monde du paradoxe. Pour que puisse s’ouvrir la porte du cœur, il faut faire éclater celle des normes et des présupposés. Sa parole est loin d’être doucereuse et gentille : elle vient bousculer tant de choses, lorsqu’il déclare « bienheureux les pauvres de cœur, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim… » C’est tout l’ordre des logiques humaines qui se trouve là remis en question.
A ceux qui le suivent, Jésus a alors dû expliquer ces paroles. Elles leur sont destinées car ils doivent être le sel de la terre et la lumière du monde. Son enseignement a donc bien pour but de les aider dans la mission qu’il leur donne, et ne doit pas les laisser dans l’étonnement et la confusion.
D’où les précisions dans le texte de ce jour : serait-il en train de remettre en question tout ce qui les a façonnés antérieurement ? Jésus vient au contraire mettre en lumière le dessein de vie et de plénitude qui a toujours été celui de Dieu dans l’histoire de son peuple.
Il s’agit de sortir de ce lourd fardeau que faisaient peser sur Israël les multiples prescriptions qui s’ajoutaient au message initial reçu par Moïse et les prophètes. Il peut sembler tellement sécurisant de classer les situations et les réponses à y apporter, en « bonnes » ou « mauvaises », « à faire » ou « à ne pas faire », en supprimant tout recours à la conscience propre et au discernement de chacun. Au lieu d’aider l’homme à grandir, les prescriptions viennent le réduire à une application littérale, qui plus est : au nom de Dieu, en le privant de sa propre intelligence du cœur et de l’esprit.
Imaginez un de ces pèlerins sur le chemin de Compostelle que je rencontre chaque jour. Le Camino est bien indiqué, avec ses flèches jaunes. De plus il y a des règles à respecter pour tous : elles figurent dans la crédenciale que chacun reçoit au départ. Mais celui qui veut s’imposer à lui-même ou à d’autres quoi que ce soit de plus, par exemple un nombre de kilomètres à effectuer chaque jour ou un horaire à respecter, viendra fausser la visée même du Chemin de St Jacques.
Cet exemple montre comment on peut passer de la Loi (qui indique une direction) à une prise de pouvoir (qui impose des moyens) au détriment de la finalité-même du pèlerinage.
Que vient mettre en cause Jésus, finalement, lorsqu’il affirme que pas un iota de la Loi ne disparaîtra ? Vient-il renforcer le carcan des obligations ? assurément non ! Au contraire, il nous invite à réfléchir sur ce qu’est réellement la Loi reçue de Dieu, appelée à s’accomplir parce qu’elle est une orientation de vie. Elle doit être différenciée de ce qui est de l’ordre des ajouts dont l’application serait une contrainte servile. Rappelons-nous : de commandement, il n’y en a finalement qu’un seul que Jésus nous donne : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Marie Emmanuel Raffenel
DROIT D’AUTEUR
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