Évangile du Mardi 18 octobre 2022 – 29e semaine du temps ordinaire – St Luc (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » Lc 10, 1-19
En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” »
Méditation
Voilà des mots que l’on voit partout depuis quelques mois. Nous manquons de main-d’œuvre dans presque tous les secteurs d’activité de notre société. Hôpitaux, écoles, grandes surfaces, usines, commerces de proximité et de services… et aussi au sein de notre Église.
Jésus aussi a fait, en son temps, le même constat : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Mais, à mon avis, dans l’esprit de Jésus, cette constatation n’a rien de conjoncturel. Elle ne tient pas à un phénomène démographique ou économique. Elle fait référence à la mission d’annoncer le Royaume. Le Royaume de la paix.
« Allez, voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups… pour annoncer que le règne de Dieu s’est approché de vous ».
Oui, bien sûr, il a demandé aux 72 disciples qu’il envoya devant lui de guérir les malades, mais surtout il en a fait des messagers de la paix. Et la vulnérabilité des agneaux est, en quelque sorte, la marque des messagers de paix. Pensons à Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela, et bien d’autres.
Mais… attention ! Le piège de cette liste de grands noms c’est de penser qu’il faut être des êtres extraordinaires, dans des contextes extraordinaires, pour être messagers de paix… Les 72 disciples sont nos modèles. Il n’y a pas d’autres contextes pour eux que d’aller à la rencontre des autres.
« Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix… » n’entendons-nous pas cela pendant le repas eucharistique ? Puis, on nous demande de nous retourner vers nos voisins de banc pour leur faire un « signe » de paix. On nous demande de sortir de notre « bulle » pour rejoindre l’autre par un regard, par un signe de la main… et de lui annoncer, à notre tour, que le règne de Dieu s’est approché. Et je suis invité à recevoir la paix que m’offre mon voisin. À laisser le regard de l’autre entrer dans mon cœur pour recevoir la paix.
« Paix à cette maison. S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui… »
Comme les 72 de l’Évangile, Jésus m’invite à devenir un ami de la paix.
Pierre-Marie Cotte (pierremariecotte@icloud.com)
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