Méditation : “La porte, c’est moi” (No 211)

Évangile du Lundi 9 mai 2022 – 4e semaine de Pâques (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Moi, je suis la porte des brebis » Jn 10, 1-10

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

Méditation

L’évangile de Jean nous plonge dans un contexte « pastoral » : bergers, gardien, brebis, pasteur, champ, enclos, pâturage, troupeaux…

« Écoutez bien ce que je vous dis; la porte des brebis c’est moi. »

Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

Dans le haut de la montagne, nous apercevons au loin, bergers et moutons se déplaçant lentement. Nous sommes en Terre sainte, dans le champ des bergers. Nous touchons terre de Bethléem en cette année 2016.

Ma mémoire a enregistré une part de réel de cette vie des bergers et de leurs troupeaux. Loin du monde moderne que je côtoie !

Sur un haut plateau taillé à même la montagne nous pouvons voir un enclos de pierres des champs où de nombreux moutons sont rassemblés. Il est coutume, quand vient la fin du jour, que les bergers conduisent leurs troupeaux dans un même enclos où ils peuvent compter sur un gardien qui y passera la nuit. Les bergers se retrouvent en toute sécurité autour d’un feu pour le repos de la nuit.

Au matin, ils entrent dans l’enclos pour appeler « les siens ». Les moutons reconnaissent sa voix et le suivent hors de l’enclos. Par contre, les moutons refuseront de suivre un étranger dont ils ne connaissent pas la voix.

Les énoncés de l’évangile du jour ne servent pas seulement à décrire une scène pastorale, mais à déposer la Parole de Jésus dans notre être. Sa parole annonce une manière de vivre, une vigilance pour entendre sa voix.

Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par Lui.

 « Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. » (V.3)

Que de fois, Jésus a manifesté sa profonde relation en nommant le nom de quelqu’un : Pierre, Jean, Philippe, Marthe, Marie, Zachée… Et moi, ai-je perçu, entendu mon nom prononcé en Lui, par Lui ? Et toi, as-tu perçu, entendu ton nom prononcé en Lui, par Lui ?

« Tu es ma fille bien-aimée »; « Tu t’appelleras, celle en qui je prends plaisir » (Os 62, 3); « Toi Michelle, en qui j’ai mis tout mon amour. » « Toi Michelle, tu sais qui je suis, moi, le Ressuscité. » Et cette voix fut entendue en pleine conférence sur la réincarnation et je suis demeurée dans une lumière sereine qui ne m’a pas quittée.

Parfois, nous avons beau vouloir ne pas écouter ces autres voix intrusives, nous nous retrouvons à la merci de quelqu’un, de quelque chose qui nous égare, nous éloigne de nous-mêmes et de Dieu. Laissons Jésus nous ouvrir la Porte qu’Il est et nous réintroduire dans le cœur du Père.

Le sens de la vie de Jésus n’est-elle pas de libérer les siens, leur ouvrir la porte, leur permettre d’entrer et de sortir à volonté ? Libres en Lui et par Lui.

Jean ne parle pas d’un salut apporté de l’au-delà par un être qui en provient, mais d’une « libération » qui est tout autre. Celle effectuée dans l’histoire, quand un être humain, secoué, saisi par la voix de Jésus, se met à l’écoute de l’attirance qui l’habite et entreprend de marcher sur le chemin de son humanité (André Myre).

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

La voix de Jésus permet aux siens d’exercer une pleine liberté. Restons dans la vigilance du cœur profond. N’est-ce pas ton désir ? C’est le mien aussi. En cela, nous sommes frères et sœurs en Christ Jésus, encourageons-nous les uns les autres.

Si nous écoutons sa voix, nous trouverons la vie, la vie en abondance, « en surabondance » (Chouraqui), et comme le dit souvent Jean l’évangéliste, la vie « pour toujours ».

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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