Méditation : Puissance de l’Amour de Dieu pour nous (No 151)

Image par Giacomo Zanni de Pixabay

Évangile du Jeudi 10 mars 2022 – 1re semaine de Carême (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions

« Quiconque demande reçoit » Mt 7, 7-12

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Ou encore : lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ? ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

Méditation

« Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. » Quelle puissance détenons-nous ! Si nous y pensons un seul instant, c’est complètement fou !  Oui, et ce n’est pas banal ce que Jésus nous dit dans cet évangile, puisque Dieu tient toujours Ses promesses, Il est fidèle à Son alliance. « Tu sauras donc que c’est le Seigneur ton Dieu qui est Dieu, le Dieu vrai qui garde son Alliance et sa fidélité pour mille générations à ceux qui l’aiment et gardent ses commandements » (Dt 7,9).

Cette démesure de l’Amour de Dieu porte le mystère infini de notre filiation divine; nous sommes tous Ses enfants bien-aimés, Il nous aime d’un Amour perpétuel et nous donne en héritage la Vie éternelle (Jn10,28). La prière prend alors tout son sens, puisqu’elle est avant tout une relation d’enfant avec Son Père, un agir filial. Comme l’essence de Dieu n’est qu’Amour, notre prière ne peut être qu’une relation amoureuse avec Celui qui nous a choisis et aimés en premier.

En dehors de l’amour, Dieu est introuvable disait le théologien jésuite, Jacques Guillet. Sur la prière, Thérèse d’Avila avait écrit cette phrase merveilleuse: « Il ne s’agit pas de beaucoup penser, mais de beaucoup aimer », ce que Charles de Foucauld fera plus tard rebondir : « Plus on aime, mieux on prie ». Notre prière première devrait être de recevoir cette confiance en nous que Dieu nous aime infiniment et ne veut que notre bien; de goûter à cette expérience amoureuse, celle de se laisser aimer par Dieu.

S’il ne s’agit pas de beaucoup penser, il ne s’agit pas non plus de beaucoup parler.

« Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés » (Mt 6,7). Nous n’avons point besoin de renseigner Dieu sur nos besoins car Il les connait bien mieux que nous « votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé » (Mt 6,8).

N’essayons pas d’amener Dieu à consentir à nous satisfaire, mais prions pour que Sa volonté et la nôtre se projettent dans la même direction, pour que Son Amour pour nous fasse surgir le nôtre pour Lui. Dès lors, prier devient pour nous une aventure d’amoureux, qui consiste à se tenir simplement, doucement en Sa Présence, dans cet espace intime en nous; à se blottir dans Ses bras, à se confier, à se laisser bercer, à laisser échapper nos plaintes à demi-mots, nos larmes, nos inquiétudes, nos peurs, nos doutes, à simplement enfouir tout notre être en Lui, sachant que Son Amour nous porte.

Prier c’est contempler et se laisser contempler par Dieu, dans une remise totale de nous-même à Lui, un abandon sans réserve à Son Amour, prier c’est se laisser imbiber par ce mouvement de dépouillement de Dieu où plus rien n’est retenu, prier c’est participer à l’échange d’Amour trinitaire. Dans ce mouvement de cœur à cœur avec Dieu, notre prière devient libération et renaissance puisque tout nous est donné en surplus avec l’Esprit, tout devient possible car soutenu par la tendresse infinie du Père. Notre vie devient elle-même don dont la première expression est notre relation filiale, notre divinisation.

Lorsque notre prière devient une relation amoureuse, tout peut être dit et toute demande sera exaucée car elle rejoint la passion de Dieu pour nous.

Dans nos épreuves les plus souffrantes, prier se résumera à un cri vers Dieu pénétré d’autant de douleur que d’amour. Lorsque nous serons éprouvés par nos faiblesses, notre prière retentira comme une clameur d’espérance qui fera jaillir l’Espérance de Dieu pour nous.

Déposer une demande, chanter une louange, rendre grâce, murmurer une confidence, crier sa désespérance, hurler sa douleur, avouer son repentir… tout peut se dire librement, tout peut être demandé dans cet engagement d’amour entre notre âme et Dieu. Lorsque notre prière est débordement d’amour vers Dieu, Il nous exaucera car Dieu ne se refuse jamais, Dieu ne peut être qu’abondance de don, Il n’est qu’Amour.

Prions sans cesse, toujours et en tout instant non d’abord pour obtenir ce que nous voulons mais pour devenir ce que Dieu veut que nous soyons.

Prions pour que notre vie devienne plénitude de présence offerte au Père, intimité amoureuse avec l’Amour, pour qu’elle devienne prière permanente.

Comme Thérèse de Lisieux, prier se résumera en ces mots : « je ne lui dis rien, je l’aime », Dieu ne pourra alors que nous exaucer car Il sera pris aux entrailles. Nous comprendrons alors, que nous détenons une grande puissance, celle de l’Amour de Dieu pour nous.

Gladys El Helou

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