Méditation : Obéissance d’Amour (No 94)

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Évangile du Mercredi 12 janvier 2022 1re semaine du temps ordinaire (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » Mc 1, 29-39

En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

Méditation

Depuis peu Jésus a appelé ses quatre premiers disciples en leur disant : « Venez à ma suite et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Mc 1, 17). Et voilà qu’Il vient avec Jacques et Jean dans la maison de Simon et d’André. La belle-mère de Simon s’y trouve, malade. Quelle est la cause de sa fièvre ? nous pourrions penser que c’est l’appel même que Jésus a fait à Simon, car, à cette époque, penser que sa fille se retrouverait en quelque sorte sans mari était, assurément, une épreuve difficile et source d’un grand stress pour la belle-mère.

Mais qu’importe la raison, cette scène est importante pour des nouveaux appelés. Qu’on le veuille ou non, tout appel a ses sacrifices et, non le moindre, celui de quitter les personnes que l’on aime. Je me souviens d’un père jésuite qui un jour m’avait dit dans un contexte semblable : « Occupe-toi des affaires de Dieu et Dieu s’occupera des tiennes ».

Le texte nous dit que, unanimement, les quatre nouveaux disciples « parlent à Jésus de la malade ». Il y a dans cette inquiétude sûrement cette communion vécue dans le fait de quitter leurs proches à la suite de leur appel, et la maladie de la belle-mère de Simon rend la réalité de leur choix bien présente. Mais leur réponse est la plus juste possible : ils demandent à Jésus de s’en occuper. Ils confient à Dieu les personnes qu’ils vont laisser. Cette demande fait partie de leur obéissance, déjà initiée avec leur réponse à l’appel de Jésus.

Alors, nous dit le texte,  » Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta. » Et ajoute le texte, « elle les servait ». De l’obéissance des disciples, nous passons à l’obéissance de cette femme. Les disciples peuvent saisir alors que leur propre obéissance embrasse toute leur famille et que, mystérieusement, leur choix de suivre le Christ représente une bénédiction pour tous leurs proches. Dans ce qui arrive à cette femme, ils peuvent saisir que « s’ils s’occupent des affaires de Dieu, Dieu s’occupe des leurs ». Et nous pourrions ajouter que, plus que s’en occuper, Jésus les aime d’un Amour qu’ils ne pourront jamais avoir eux-mêmes pour eux. Ils retrouvent grâce à cette guérison et ce prendre soin un Amour qui les a touchés lors de leur appel et qui rejoint cette femme et la conduit à cette obéissance amoureuse.

Cette expérience des disciples est fondatrice pour toute leur mission. Ils vivent un pas significatif dans leur « devenir pêcheurs d’hommes ». Et cette expérience s’accentue : à Jésus,  » on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. »

« Devenir pêcheurs d’hommes » signifie communiquer aux hommes et aux femmes cet Amour qui guérit, qui libère, qui exorcise le mal, qui relève, qui transforme… Et que tout part pour eux et pour nous de simplement nous tourner vers Jésus. Quel fol enthousiasme une telle expérience a dû créer dans le coeur des disciples ! « Un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Même aux esprits impurs, il commande et ils lui obéissent ! » (Mc 1, 27), ont-ils entendu des personnes présentes le matin même à la synagogue. Les disciples touchent à Dieu et que tout sur la terre comme au ciel lui obéit. Quelle dose de confiance à suivre Jésus cela doit instiller dans leurs coeurs !

« Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. » Jésus, sans mot dire, leur montre en allant prier la source de son Amour et de sa propre obéissance, celle au Père. Est-ce que les disciples le remarquent ? Je répondrais plutôt pauvrement, car ils accourent portés encore par l’enthousiasme du jour précédent et « ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » » Quelle phrase sublime qui traduit ce que porte profondément le coeur de tout humain : « Tout le monde te cherche, Toi le seul Dieu. »

Eux l’ont trouvé dans le quotidien de leur pêche, assis dans leur bateau. Jésus a éveillé en eux cette recherche peut-être depuis longtemps enfouie et jamais vraiment répondue. Pour la première fois, comme tous ces malades, ils ont entendu une Parole qui non seulement guérit mais vient nourrir l’être intérieur dans ce qu’il a de plus précieux, le besoin et le désir de Dieu.

La réponse de Jésus sera de les inviter à aller « pêcher » plus de personnes encore :  » Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons. » Oui, « c’est pour cela qu’il est sorti » d’auprès du Père », pour qu’aucune personne ne se perde et que toutes et tous trouvent Dieu, découvrent ce besoin et ce désir infinis d’Amour de Dieu pour chacun.e de nous.

Apprenons, nous aussi, cette obéissance d’Amour à Jésus pour que, avec Lui, nous sortions en son Nom afin de répandre cet Amour qui libère !

Stéfan Thériault (stheriault@lepelerin.org)

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