Méditation : Un gène divin ensemencé dans notre généalogie (No 82)

Évangile de l’Avent du Vendredi 17 décembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Jésus, fils de David, fils d’Abraham » Mt 1, 1-17

Généalogie de Jésus, Christ, fils de David, fils d’Abraham.
Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David.
David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone.
Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.

Noter : Nous cesserons les méditations le lundi 20 décembre et nous les reprendrons le lundi 3 janvier 2022. JOYEUX NOËL !

Méditation

Les généalogies se retrouvent dans la Bible depuis le livre de la Genèse (ch.10), toute une liste d’engendrements qui signifierait à la fois genèse ou origine, génération et histoire. Ces textes sont fondateurs, ils nous disent la force toujours renouvelée des origines. Ainsi, ce premier chapitre de l’Évangile de Matthieu s’ouvre tel un chant de louange au long fleuve de la vie, avec un Dieu vivant dont le Souffle féconde l’histoire humaine et ne cesse de la renouveler. Où commence réellement l’histoire du bourgeon de fleur ou de fruit qui éclate sous nos yeux ? du fœtus dont la mère ressent les premiers frémissements dans son sein ?

Sommes-nous capables de saisir à travers toutes ces naissances, La Présence qui n’a jamais flanché ?

Un jour, alors que je rassemblais l’histoire médicale d’une nouvelle patiente, je lui demande s’il y avait des cas de cancer ou de maladies graves dans sa famille. La dame se lance alors dans une description détaillée de toutes les affections qui ont marqué ses ancêtres jusqu’à arriver chez elle. Son arrière-grand-mère qui a souffert d’une certaine maladie fatale, son autre arrière-grand père qui a été emporté par une tumeur maligne… et ainsi de suite, toute une multitude de diagnostics qui s’est poursuivi dans toutes les branches générationnelles. Devant mon air dépassé, la patiente me dit : « C’est la malédiction de la maladie dans ma famille, nous sommes tous des malades ! ».

Certes, il existe des maladies héréditaires qui se transmettent génétiquement et qui malheureusement peuvent affecter plusieurs générations, mais… sommes-nous voués à la seule fatalité de nos gènes humains, aux maux et aux malheurs qui marquent notre arbre généalogique jusqu’à s’y identifier ? Que de personnes se sont considérées perdues, condamnées, en raison d’un mal qui a marqué leurs familles ?

En lisant aujourd’hui la généalogie de Jésus, force est de constater qu’elle comporte des personnages dont on ne peut pas être trop fier, selon nos critères humains. Des personnages mauvais comme ce roi Manassé qui a amené le peuple d’Israël à l’idolâtrie, ou d’autres avec des mœurs quelque fois douteuses, ou aussi des situations familiales complexes, des ruptures, des gens qui s’aimaient mal… bref une longue lignée d’imparfaits. Mais c’est exactement cette humanité inachevée que Dieu a choisi pour l’incarnation de Son Fils unique; ainsi Son Souffle a traversé l’épaisseur obscure du temps humain par une flèche d’éternité et l’a fécondé par Son germe divin. Grâce à des hommes et à des femmes qui ont osé sortir des sentiers battus, qui ont aspiré à une vie portée à son absolu, le désir divin a pu s’incarner en Jésus et l’espérance de Dieu est devenue l’Histoire.

« Depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations. » 42 générations, selon l’évangéliste Matthieu, constituées du bon et du mauvais, ont abouti à l’incarnation de Jésus sur l’arbre de l’humanité, tel un dépassement de la miséricorde de Dieu; rien ne sera plus pareil puisqu’Il a ouvert la voie pour une humanité nouvelle dont nous sommes les héritiers, nous rappelant que nous sommes prédestinés à une Histoire Sainte.

Avec la naissance de Jésus dans notre humanité, nous ne sommes plus des maillons dans la chaine des espèces, nous avons été régénérés par une semence divine incorruptible, un gène divin s’est greffé dans notre généalogie. « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » (1 Pierre 1.23)

Aussi beau ou misérable puisse être notre arbre généalogique personnelle, rappelons-nous toujours, comme le répète souvent le Pape François, que nous ne sommes pas destinés à un déterminisme fatal et que nous ne sommes pas condamnés. Il y a malheureusement parfois beaucoup de noirceur dans les générations et dans les familles, qu’il nous est difficile de percevoir qu’en chacun(e) sommeille un gène divin. Si nous subissons en quelque sorte notre hérédité humaine, nous avons à choisir notre hérédité divine, si nos gènes humains nous sont transmis à notre insu, notre gène divin a besoin de notre consentement pour se mettre en action et devenir fécond.

En ce temps de l’Avent, entrons dans cette nouvelle création qui nous est offerte, création libre, où aucun(e) de nous ne subit plus son destin mais le saisit et le recrée par un don total de soi, par le don de l’Amour reçu et offert.

En cheminant vers Noël, rappelons-nous que nous sommes le désir de Dieu, qu’Il a semé en nous un gène divin incorruptible en attente de fécondité, et que nous partageons avec l’enfant de la crèche la perpétuation de la création nouvelle.

En cette V(v)ie qui nous arrive de très loin, qui nous habite le temps de notre existence et qui continue vers d’autres horizons, est ensemencé un germe divin ; activons-le par notre « oui », soyons cette terre d’accueil fertile pour Sa fécondité, donnons-lui un élan d’A(a)mour infini et permettons à la Vie divine de circuler éternellement à travers nous.

Gladys El Helou

DROIT D’AUTEUR

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