Évangile de l’Avent du Dimanche 5 décembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Tout être vivant verra le salut de Dieu » Lc 3, 1-6
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.
Méditation
Une longue phrase commence cet Évangile. Elle se déroule comme une spirale qui nous emmène au mystère de la personne de Jean le Baptiste : sept personnages sont présentés Tibère, Ponce Pilate, Hérode, Philippe, Lysanias, Hanne et Caïphe qui s’effacent tous devant Jean et son message. Comme dans le récit de l’Annonciation où l’Évangéliste prend le temps de présenter l’ange Gabriel, Nazareth, Joseph, David avant de prononcer le nom de Marie (Luc 1,26), il s’agit d’un moment solennel dans l’Évangile : la Parole du Seigneur retentit dans le désert. Elle retentit dans un lieu ouvert où tous viennent pour l’entendre et se faire baptiser. L’annonce du Salut retentit pour le monde. La Parole (Dabar en hébreu) s’incarne dans le désert (Midbar). Ce contraste entre la ville et le désert est une invitation : sortir de l’un pour aller écouter une autre voix dans le désert.
La Parole de Dieu est toujours une voix puissante par son humilité. Elle est là pour tous, mais elle n’est pas entendue par tous. « Tout homme verra le salut de Dieu » (v6) Celui qui vient, vient pour toute chair. Jean-Baptiste donne une porte d’entrée à la Parole de salut universel dont lui-même n’est pas porteur mais l’évangéliste identifie Jean-Baptiste à Isaïe, celui qui annonce le serviteur.
Sa mission est de préparer les cœurs dans le désert (2 fois nommé) : le lieu où a commencé l’Alliance. Le Midbar est d’abord le lieu de la Dabar avant d’être le lieu de la tentation, du mal ou de la mort.
L’Évangile dit que Jean-Baptiste parcourut toute la région du Jourdain, c’est-à-dire qu’il parcourt en entier le cœur de la Terre Sainte, le cœur de ma Terre Sainte en proclamant le « baptême de conversion pour le pardon des péchés ». Cette voix du prophète Isaïe retentit dans le désert de mon attente comme une bonne nouvelle. C’est à la fois une invitation pressante « Préparez le chemin du Seigneur », « rendez droits ses sentiers », et une certitude : « tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu ».
Cette annonce est tellement puissante et révolutionnaire que Jean-Baptiste ne fait plus qu’un avec elle. Il devient tout entier la « voix de celui qui crie dans le désert ». Jean-Baptiste a vécu son annonciation ! En lui aussi, le Verbe s’est fait chair.
Sr Bénédicte (beneyou@yahoo.fr)
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