Méditation : Incroyable puissance de la foi! (No 68)

Image par Jackson David de Pixabay

Évangile de l’Avent du Vendredi 3 décembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Croyant en Jésus, deux aveugles sont guéris » Mt 9, 27-31

En ce temps-là, Jésus était en route ; deux aveugles le suivirent, en criant : « Prends pitié de nous, fils de David ! » Quand il fut entré dans la maison, les aveugles s’approchèrent de lui, et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils lui répondirent : « Oui, Seigneur. » Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se passe pour vous selon votre foi ! » Leurs yeux s’ouvrirent, et Jésus leur dit avec fermeté : « Attention ! que personne ne le sache ! » Mais, une fois sortis, ils parlèrent de lui dans toute la région.

Méditation

Jésus venait de guérir la fille du notable et la nouvelle s’est répandue dans toute la région (versets 24-26). Vraisemblablement, ces aveugles de Capharnaüm ont entendu la rumeur de la foule et ont décidé de crier après Jésus : « Prends pitié de nous, fils de David ! », c’est leur prière de la dernière chance. Ce que Jésus avait fait pour cette jeune fille, Il peut bien le faire pour eux aussi. Mais, tout va se jouer dans cette question inattendue de Jésus : « Croyez-vous que je peux faire cela ? »

Ne sommes-nous pas souvent comme ces aveugles de l’Évangile, tâtonnants dans notre propre vie, confrontés à nos limites et, dans l’intimité de notre prière nous reconnaissons ce manque de clarté dans nos regards qui nous fait crier notre besoin de miséricorde. Enfants de lumière, nous ne sommes pas nés pour les ténèbres, mais peut-être que nous les avons laissé s’infiltrer en nous avec tous les faux crédos qui se sont installés en nos cœurs; notre regard s’est alors obscurci et nos yeux ne sont plus capables de saisir la lumière. Comme ces aveugles, habités par cette rumeur incroyable d’Espérance qui murmure dans notre intimité, nous crions vers Lui :

« Seigneur, mon âme languit après ton salut » (Ps 119,174). Et la réponse du Seigneur pour nous reste identique : “Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ou comme le traduit Chouraqui : « Adhérez-vous à ce que je peux faire cela ? » Jésus demande toujours la foi aux gens qui le prient. Le cœur de la foi réside dans l’adhésion, l’attachement le plus profond à la Vérité du Christ au point qu’elle devient nôtre. Une foi qui n’engage pas uniquement les lèvres mais tout l’être. La foi sans l’engagement est comme un tonneau vide qui fait beaucoup de bruit mais n’a aucune contenance. 

Chacun(e) de nous est interpellé(e) comme ces deux aveugles, à savoir si nous adhérons à la Parole du Christ. Et notre réponse doit rester personnelle : « Oui, Seigneur. »  Notre foi est un mystère tout comme Son Amour et elle est appelée à rester source surgissant de la Source inépuisable. On ne peut croire en l’autre sans le connaitre et sans l’aimer, de même on ne peut croire en Dieu sans entrer dans Son intimité pour le connaitre et Lui donner notre cœur. La foi, comme l’A(a)mour, ne peuvent jamais être imposés, forcés et enchainés, ils n’existent réellement que dans la liberté de nos choix. Ils ne nous limitent jamais et ne restreignent guère notre esprit et nos pensées, au contraire Ils nous envoient toujours vers un horizon illimité.

 « Que tout se passe pour vous selon votre foi ! » Jésus remet entre les mains de ces deux aveugles toute la puissance de Son Amour. Tout ce qui se passera, même leur guérison, sera le fruit de leur foi. Incroyable puissance de la foi ! Chaque petit acte de confiance de notre part déclenche la puissance de l’impuissant Amour de Dieu. Nous ne sommes pas sauvés par un autre, même pas par Dieu lui-même puisqu’Il nous a remis entre nos mains le choix de notre propre Salut. Nous nous sauvons par nous-même, par la puissance de notre foi, en nous laissant toucher par Jésus. Elle est inimaginable la grandeur et la dignité de l’homme aux yeux de Dieu. Il nous respecte jusqu’à devenir complètement Impuissant devant nous.

Mais nous le savons tous, combien il nous est difficile cet acte de foi, de confiance en Dieu, aussi petit qu’il soit. Nos peurs, nos inquiétudes, la mémoire de tous nos malheurs viennent semer le doute en nous; nous n’arrivons plus à faire taire cette vieille disquette qui ne cesse de nous répéter la mémoire de tous nos maux. La foi en Dieu doit inévitablement passer par la foi en l’humain, en nous et en l’autre. Et là se joue tout le drame humain de sa foi blessée, de sa confiance trahie, de l’infidélité de ses engagements. Il les transfère à Dieu, les substitue à Son vrai Visage, se construit ensuite des idoles et se retrouve esclave de ses fausses divinités.

« Attention ! que personne ne le sache ! » Jésus sait bien que nous courons toujours le risque de s’attacher au résultat, à l’objet de notre foi, plutôt qu’au vrai trésor caché dans notre foi qui est la relation vivante avec Dieu. Nous risquons de crier victoire sur tous les toits et d’oublier la vraie victoire silencieuse de notre cœur, lorsque nous avons osé la confiance.

Puissions-nous toujours oser la confiance, la foi en nous et en l’A(a)utre malgré l’histoire de tous nos échecs, oser choisir la V(v)ie qui habite notre cœur et non la mort qui habite notre mémoire. Puissions-nous toujours oser l’Espérance et croire à la lumière même dans la noirceur de nos nuits.

La lumière de Dieu ne forcera jamais notre foi pour entrer en nous, mais c’est notre foi qui forcera Sa lumière à nous rejoindre. Ce n’est pas la puissance de Dieu qui fera advenir notre guérison mais bien notre confiance en Lui qui permettra à Sa puissance d’intervenir en nous.

 « Crois-tu que je peux faire cela? » Répondons toujours : « Oui Seigneur » et libérons la puissance de Dieu en nous, par ce tout petit et puissant acte de foi en Lui.

Gladys El Helou

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