Méditation : Manque de simplicité ou besoin d’être rassuré ? (No 49)

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Évangile du dimanche 14 novembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde » Mc 13, 24-32

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »

Méditation

Quel contraste entre la détresse annoncée par Jésus et la douce comparaison du figuier ? Le figuier est un arbre dont les fruits sont tardifs : ce moment nous semblera toujours tard. Nous ne devons pas chercher à savoir quand, car même le Fils l’ignore, mais notre mission : veiller.

 « Laissez-vous instruire par cette comparaison » dit Jésus. Et en effet, qui n’a jamais été surpris par l’arrivée de l’été ? On peut dire que même si notre esprit conscient était absent, et se trouvait de fait, incapable de remarquer les signes qui annoncent les changements de saison, notre corps et tout ce qu’il y a de vie en nous le sauraient instinctivement.

Comme le fleurissement du figuier annonce l’été, apprenons de même à lire les signes des temps. Un appel à comprendre de l’intérieur la Parole de Dieu, à la méditer qui vaut pour toutes les générations que Jésus englobe sous le mot singulier de « génération » : l’Église est la génération unique du Christ unique qui vit de la Parole unique « qui ne passe pas », c’est-à-dire qui ne se détruit pas, qui ne se perd pas comme les générations qui meurent les unes après les autres. Elle est comme l’amour dans l’épître aux Corinthiens. Toute la génération Église est sous la Parole. Jusqu’à l’heure finale que seul le Père connaît. C’est une manière de dire que vraiment personne sur la terre ne peut se targuer d’annoncer le retour du Fils de l’homme. Et c’est une façon également de dire aux chrétiens qu’ils doivent apprendre à gérer la durée et à se tenir prêt, toutes générations confondues.

Jésus s’étonne souvent de notre manque de simplicité. En Luc 12,56, il en fait clairement reproche à certains : « Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? ». Jésus s’étonne de cet aveuglement toujours possible de notre humanité, lorsque la peur lui fait s’attacher à ses propres constructions de l’esprit, ses idoles, et lui fait oublier la réalité présente où le Dieu véritable et bon déploie fidèlement son plan de salut pour chacun de nous. 

« Regardez les lys des champs », « regardez les oiseaux du ciel », « regardez les champs déjà blancs pour la moisson », « voyez les nuages », « voyez le figuier »… Dieu ne cherche pas à piéger l’homme ou à se rendre incompréhensible. Il est certes le tout Autre, mais qui s’offre à notre faiblesse comme une évidence aussi sûrement qu’Il a mis en nous la capacité d’anticiper l’été d’après les bourgeons des arbres.

Jésus accueille notre besoin légitime d’être rassurés dans notre désir d’être prêts pour son retour, tout en détrompant le cœur de l’homme. En nous cachant « le jour » et « l’heure », Dieu nous dit que ce jour et cette heure ne s’accueillent ni dans le calcul ni dans l’emprise, mais dans un dépouillement et un abandon de l’être qui, paradoxalement, nous rendent au présent et à sa venue toujours imminente. « Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive » : Jésus l’a promis comme une évidence : c’est chacun, dans le temps de notre vie que nous verrons arriver tout cela, comme Nathanaël sous le figuier (Jn 1,48). Parce que les chrétiens doivent redresser la tête alors même qu’eux aussi ont peur. Le christianisme n’est pas hors peur. C’est à l’intérieur de la détresse des hommes que surgit le Fils de l’Homme. Non à côté.

Sr Bénédicte (beneyou@yahoo.fr)

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