Évangile du jeudi 11 novembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)
« Le règne de Dieu est au milieu de vous » Lc 17, 20-25
En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » Puis il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !” N’y allez pas, n’y courez pas. En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération.»
Méditation
La réponse de Jésus aux Pharisiens est étonnante ! D’une part, le Règne de Dieu n’est pas observable, il ne correspond donc pas aux représentations que s’en font les Pharisiens du temps de Jésus. Mais là ne s’arrête pas la pensée de Jésus… « le Règne de Dieu est parmi vous », dira-t-il d’autre part. Jésus propose un paradoxe à la réflexion des Pharisiens et à nous aussi encore aujourd’hui. Le Règne de Dieu est à la fois invisible et présent !
Le Règne de Dieu n’est donc pas un « avènement », quelque chose qui s’imposera à nous dans l’histoire… Jésus affirme, ici encore, que le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde, n’est pas « terrestre ».
Pourtant… le Règne de Dieu est parmi nous. J’entends par là que Jésus lui-même est le signe parfait du Règne de Dieu : « qui m’a vu a vu le Père », dira-t-il à Philippe qui demande à voir le Père. Et voir le Père en Jésus n’est-ce pas déjà laisser venir le Règne de Dieu comme on le dit dans le Notre Père : « Que ton Règne vienne » … en nous.
Le Règne de Dieu que Jésus annonce est tout intérieur, prend appui sur la foi et non sur des réalités observables, factuelles, matérielles. Ce que Jésus nous dit c’est que Dieu ne cherche pas à s’imposer à notre conscience.
« La puissance de Dieu tient dans ce choix de la non-évidence et de l’effacement » comme j’ai pu le lire dans un commentaire du Carmel de Saint-Joseph. Dieu continue de se proposer à nous. Il demande non pas à « faire l’histoire », mais à habiter notre histoire, à entrer au plus intime de nous-mêmes. Voilà notre Dieu de tendresse (comme aime à le présenter le pape François) qui, dans toute la puissance de son amour, demande que je lui ouvre mon cœur, ma vie… et qu’ainsi son Règne vienne en moi.
Un règne de partage, de dialogue, de rencontre. Un Règne qui s’inscrit dans le quotidien, dans la simplicité des gestes, un Règne qui se laisse voir dans le prochain, dans le Samaritain que je croiserai aujourd’hui peut-être.
Si Dieu se veut présent, c’est pour que je devienne, moi aussi, « présence » et porteur de la joie qu’Il me donne en abondance.
Pierre-Marie Cotte
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