Méditation : Une parole très belle, très humaine et très sage (No 43)

Image par Jackson David de Pixabay

Évangile du lundi 8 novembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Si sept fois par jour ton frère revient à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras » Lc 17, 1-6

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà.
Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. »

Méditation

Cherchons ce que peut signifier, dans l’expérience, ce qui se donne à entendre.

Cette Parole qui m’est adressée, me rejoint-elle au vif de ma vie, pour l’éclairer, la nourrir, la transformer ?

Luc rassemble ici plusieurs paroles de Jésus sur la vie de la communauté : les occasions de chute, le pardon fraternel, la foi.

Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

« Il est inimaginable que les trébuchements n’arrivent pas. (Chouraqui) Inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute. (Version liturgique) Il y a certainement des démobilisations, des raisons de se démoraliser (Source Q). » D’une traduction biblique à l’autre, la même réalité exprime une grande part de la condition humaine.

Le scandale évoqué ici est un obstacle, un piège. Une pierre d’achoppement qui fait tomber. « Prenez garde à vous-même ! » (v.3) Malheur pour celui ou celle par qui vient ce trébuchement quand un petit est touché ! Un autre sens monte aussi de ce texte : vous pouvez vous-même être ce petit ou cette petite emprisonnés dans le piège tendu.

 « Défiez-vous de vous-même ! » (Chouraqui v.3) regardez-vous réagir à l’événement choc, à la blessure en vous. Affrontez, bravez la peur, osez prendre parole en face de quelqu’un de juste et compatissant. Une part de vous-même serait-elle votre adversaire ?

Le pécheur est un égaré, quelqu’un de déboussolé, qui a perdu le chemin de la vie, qui s’est engagé dans des voies sans issue, qui est passé à côté de l’existence. Dans ce contexte, le péché est une orientation de la vie, un ensemble de décisions qui s’enchaînent et détruisent lentement quelqu’un.

Dans la parole de Luc, une grande lumière se diffuse sur la relation fraternelle. « Ton frère s’est égaré ? Ramène-le. Il change de direction ? Soutiens-le. Il t’offense sept fois par jour ? Pardonne-lui sept fois. » (Source Q v.3-4)

Aide un frère humain à réentendre la Voix intérieure assourdie et fais route avec lui pour découvrir où il est et où il veut aller. Les sept fois où il t’offense signifieraient-elles que vous êtes toujours à couteaux tirés ? La direction que donne la parole : évite de couper les liens, toujours (sept fois) reprend le dialogue interrompu. Quand tu fais cela, prie le Père de continuer ce qui est commencé entre vous.

Un deuxième mouvement : regarde Jésus et laisse-toi regarder par lui.

Consentons à nous tenir en cette écoute silencieuse et patiente qui est le lieu même de ce que nous appelons la foi.

Avec les apôtres, redisons à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » (v.5)

Je ne puis tenir fortement que par contact étroit avec ton Amour. Je te redis : « Ajoute à notre adhérence » (Chouraqui v.5) pour nourrir un cœur fraternel, ouvert à l’autre avec bonté et miséricorde.

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

La Parole d’aujourd’hui me couvre de vérité, ses mots se glissent en ma chair. Sous son manteau : touchée, bouleversée par sa force dans tant de faiblesse, je le suis.

Incessante conversion du cœur. Vigilance en la demeure.

Dans l’action j’adhère à la puissance créatrice de Dieu, je deviens non seulement l’instrument, mais le prolongement vivant. La parole d’aujourd’hui féconde la vie plus forte que tout ce qui tend à la détruire.

« Notre être, comme un oiseau, s’est enfui du piège des oiseleurs ; le piège est brisé, nous sommes libres. » (Ps 124, 7)

La parole d’aujourd’hui nourrit le courage de vivre en vérité notre interdépendance pour atteindre, confirmer et féconder notre identité de fils et fille de Dieu.

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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