Méditation : La marche des vivants (No 36)

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Évangile du lundi 1 novembre (tiré du Prions en Église et pour les personnes qui voudraient s’abonner au Prions)

« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » Mt 5, 1-12a

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Méditation

Le discours sur la montagne est l’un des textes les plus importants de l’Évangile. Il se retrouve en Matthieu (5,1-12a) et en Luc (6,12-49). Nous sommes au cœur d’un mouvement, celui de la vie intérieure de Jésus lui-même. Notre défi : entendre l’appel à l’existence filiale où tout est affaire d’expérience et de relation.

Entrons dans la marche des vivants en ce jour de la Toussaint.

Un premier mouvement : prends acte de ce qui t’habite.

Deux temps ont précédé la parole des béatitudes : Jésus a passé la nuit entière en prière sur la montagne (Luc 6,12) et, au matin, il a choisi douze disciples à qui il a donné le nom d’apôtres. (Luc 6,13-14) Ce sont eux qui s’approchent près de lui sur le Mont des Béatitudes.

Dans la marche des vivants, il y a une attitude fondamentale que Jésus nous apprend c’est de s’en remettre à un autre: un père bien-aimant et bienveillant. C’est la qualité essentielle à l’exercice de la tâche qui sera confiée aux apôtres et par eux aux disciples que nous sommes aujourd’hui.

Dans notre vie connaissons-nous cette expérience de s’en remettre à un autre ? Comment se présente-t-elle ? Nous pourrions nous approcher et goûter à la confiance que Jésus nous apprend en s’en remettant à son Père. Le petit enfant, le pauvre, le plus démuni, le malade, le souffrant dans sa chair, dans son esprit ou dans son cœur affectif connaît aussi ce mouvement en creux ou en plein. En creux dans l’urgence d’être aidé, dans le cri ou la   lourde solitude; en plein dans l’apprentissage à se recevoir de l’autre, à se dépouiller de soi pour gagner en humanité aimante et relationnelle.

Actuellement quelque chose s’éprouve dans ma réalité. J’apprends à bénir les levées du corps: se déplacer, mettre un pied devant l’autre, se pencher, rechercher prudemment le point d’équilibre avant de repartir et s’en remettre à un autre pour amorcer tant de mouvements.

Un deuxième mouvement : regarde et laisse-toi regarder par Christ-Jésus.

Jésus « ouvre la bouche, les enseigne ». (v.2) Une recommandation de faire silence : taisons-nous un peu, il n’y a pas un mot à perdre.

La traduction saisissante du texte des béatitudes par André Chouraqui nous place concrètement dans la marche des vivants.

 « En marche, les humiliés du souffle ! » (v.3) Hâtons-nous de créer de l’espoir là où le fardeau du quotidien est trop lourd; il y a urgence d’apprendre à marcher ensemble là où l’isolement étouffe, là où la pauvreté bouche l’horizon.

« En marche les endeuillés ! ils seront réconfortés ! » (v.4) par vous fils et filles du Père: trouvons ce quelque chose qui illumine le chemin. La traversée des ombres demande une main à tenir jusqu’aux bras ouverts de l’Amour plus grand que soi.

« En marche les matriciels », ceux et celles qui désignent le lieu où quelque chose prend racine et fais germer la vie. Nourrissons une sève d’intériorité. Ouvrons les cœurs en direction de la Source.

« En marche les faiseurs de paix ! Ils seront criés fils » de Dieu. (v.9) Pas une paix léthargique, mais celle qui donne pieds et mains à l’accueil de la différence, au pardon, à la réconciliation, à l’unité.

Constantes paroles impératives qui nous font entrer dans la mentalité de Jésus et nous relient à lui et à son Esprit pour construire concrètement, ici et maintenant, le royaume tant désiré de son Père. Tous les pas, si petits soient-ils, ne sont pas banals dans le domaine de la croissance d’une humanité aimante et relationnelle.

Un troisième mouvement : garde ton cœur ouvert.

Les Béatitudes engagent l’homme et la femme dans un processus de transformation de l’existence.

« Horizon sans limites au cœur des horizons les plus familiers : le ménage, le voisinage, le quartier, la profession…Jésus nous dit tout ce dont l’homme est capable dans la vie la plus simple, à condition qu’il soit bien le fils d’un Dieu qui est Père. » (François Varillon)

Michelle Arcand (michelle.arcand@hotmail.com)

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